RUES DE VIC-EN-BIGORRE

Jaurès (rue Jean)


De la rue du Collège à la rue d’Artagnan.

Au début du XVIIIe siècle, cette rue n’a pas de nom de baptême particulier. La famille Salles y possède une maison d’habitation n°200, parcelle L, sur le cadastre napoléonien. Le premier consul de l’année 1610 a pour nom de famille Salles. Également, en 1620. Puis, à nouveau, en 1701, on retrouve ce patronyme en troisième position au poste de consul. Il est toujours là, en octobre 1700. Le Parlement mettant fin aux prérogatives de la Bésiau, la charge de consul lui est attribuée par élection. À nouveau élu, en 1723, le consul Salles détient une notoriété que lui reconnaissent, bien volontiers, ses voisins qui n’hésiteront pas à qualifier cette voie publique de “rue Salles”. Au recensement de 1831, la rue Salles est citée. Elle subit une éclipse, en 1863, car elle n’est même pas mentionnée sur le plan d’alignement. Ce n’est rien, le 1er octobre 1872, on décide de la prolonger jusqu’à la station du chemin de fer inaugurée, le 18 août 1859, pour le passage du couple impérial. Les travaux du prolongement auront lieu, de mars 1873 à novembre 1874. Sur cette portion, elle s’effacera très vite devant l’avenue de la Gare. Mais quand disparait-elle définitivement, au profit de la rue Jean Jaurès, né à Castres, en 1859, et mort assassiné à Paris, en 1914 ?

Le nouveau baptême de la rue, en hommage à un pacifiste socialiste, ne fait pas l’objet d’une délibération municipale mais les registres de l’Etat-civil la font “apparaître” en 1925.

Joffre (rue maréchal)

De la place Gambetta à l’allée du Midi.

Primitivement dédiée au vainqueur de la bataille de la Marne, l’“allée du maréchal Joffre”, sur l’ancienne promenade du nord, est déclassée par l’“allée Charles de Gaulle”. Elle est alors “transplantée” sur la moitié orientale de la “promenade du Midi” ou “allée du Midi” et devient rue maréchal Joffre. L’héroïque maréchal ne pouvait pas sombrer, si brutalement, dans l’oubli.

Ancienne allée du Midi

 

Né à Rivesaltes, en 1852, il sort de Polytechnique, dans le Génie. Il devient chef d’état-major général de l’Armée, en 1911. On connaît la suite. Nullement atteint par les premiers revers, il saura ordonner la retraite et préparer patiemment cette décisive victoire pour le pays.

Junca (rue)

De l’avenue de Tarbes au chemin du Baradat.

Cette entrée vicquoise est véritablement la rue de la famille Junca. Dès 1497, Dominique Junca est nommé troisième consul de Vic-en-Bigorre. En 1563, Jean Junca est deuxième consul ; en 1588, Menjolet Junca également. Seront consuls ou gardes, Raymond Junca, en 1599, Jean Junca, en 1601, Arnaud Junca, en 1609 et 1616, Raymond Junca, en 1627 et 1631, puis Jean, son fils, en 1637. En 1643 et 1647, Dominique Junca, médecin, encore en 1649 et 1655. En 1660, noble Jean Junca Boësse est deuxième consul, aussi en 1655 et 1668. Arnaud Junca, en 1669 et 1672. En 1680, Pierre Junca. En 1688 et en 1693, c’est l’apothéose : Jean Junca Lasmues s’offre la première charge de maire de Vic-en-Bigorre. Encore en 1694, 1698, 1706, 1711, 1719, un Junca est aux affaires. Enfin, en 1729, Pierre de Junca, avocat en Parlement, et en 1730 et 1734, Simon de Junca, ancien lieutenant d’infanterie. En 1738, Pierre de Junca revient aux affaires comme premier consul. Ouf ! Les Junca sont les champions de la longévité aux plus hautes charges communales. Ils ont bien mérité leur rue Junca.