RUES DE VIC-EN-BIGORRE
Baloc (rue de)
De la rue Jacques Fourcade à la rue du Collège.
Orientée d’est en ouest, un observateur ne peut manquer de se poser la question : Mais où se trouve donc Baloc ? Et cette interrogation est justifiée.
L’alignement actuel d’une des plus anciennes rues vicquoises n’est pas celui de la voie d’origine. La “rue Baloc” regroupait la rue Jacques Fourcade et la rue de Maubourguet et menait à la
première localité circonvoisine, au nord. On y accédait par le “chemin royal” menant au quartier de La Herray.
On eut le souci de ne pas perdre ce toponyme, ô combien chargé d’histoire, au moment de le remplacer par celui de “rue de
Maubourguet”. On se souvint que la dizaine (quartier) de Baloc avait la forme d’un rectangle dont la rue longeant le grand côté pouvait convenir parfaitement. L’honneur était sauf ! On fit une
parenthèse de quelques mois pour la rue “Jean-François Laffeuillade”, médecin et maire de Vic, du 7 septembre 1830 au 17 février 1832. Et puis non, décidément, on ne pouvait oublier la
“rue de Baloc” qui revint peu après, la tradition était trop forte.
Baradat (rue du)
De l’avenue de Tarbes à la rue Clarac. Elle est prolongée par le chemin du Baradat.
Au XVIIe siècle, le “chemin du Baradat” mène au chemin royal de Pujo tirant au “bouès du Baradat”. Le quartier du Baradat, évocation ancienne
d’un lieu enclos, clôturé, est connu de “mémoire perdue”. Sa forêt de chênes de haute futaie, retenus régulièrement par la marine royale de Louis XIV,
aussi.
Également, le chemin qui mène au pont de Saint-Lézer et qui obtiendra, au XIXe siècle, le classement de “chemin de grande
communication n° 7” qu’avait auparavant le chemin de Vic-en-Bigorre à Gayan. Le 2 avril 1645, les Consuls demandent de marquer quelques chênes au Baradat pour “faire accommoder les ponts
pour les fêtes de Pâques”.
Le dernier pavage de cette rue eut lieu en 1838. Jusqu’en 1866, la “rue du Baradat” ne débouchait pas en droite ligne sur
la route impériale de Tarbes, n° 135. Jusqu’alors, le passant ou le voyageur empruntait cette voie qui avait la forme d’un coude replié à angle aigu. La maison d’habitation du sieur François Fitte,
qui faisait obstruction, fut abattue. Pour la parcelle estimée 600 francs, la municipalité offrit 400 francs à son propriétaire.
Barére de Vieuzac (rue)
De la place de Verdun à la place de la République.
Rappelons la faute d’orthographe sur le redoublement de la consonne r. Le 12 juin 1884, c’est sur la proposition de M. Lambert Bégué, ami politique du maire
Joseph Fitte, que le conseil municipal décide que pour rappeler la mémoire de l’ancien conventionnel et député Bertrand Barère de Vieuzac (1755-1841), la “rue de Strasbourg”, baptisée ainsi
après 1876, et, plus anciennement, appelée “rue Orientale”, portera son nom.
Cette même année 1884, le conseil municipal tarbais propose le baptême d’une rue qui est repoussé par la majorité. En 1888, nouvelle tentative pour l’implanter à la place de la rue des Petits Fossés. Nouvel échec. Un comité pour l’érection d’un monument en hommage à Barère se crée, en 1884, et reçoit un bon accueil… à Vic-en-Bigorre. Les remous d’opinion soulevés par “l’Anachréon de la guillotine” sont indescriptibles dans le chef-lieu du département qu’il a pourtant voulu et contribué à créer de toutes ses forces. C’est plutôt cet aspect du personnage que les vicquois retiennent. Le principal fondateur du département des Hautes-Pyrénées est une personnalité qu’il faut à tout prix immortaliser. On en oublie même le désastre conjugal de son union avec une jeune vicquoise de la bourgeoisie. Encore enfant - 12 ans - à son mariage, en 1785, Catherine de Monde, née de Briquet, rompt toute relation avec le régicide, après le 21 janvier 1793, sur injonction d’une mère autoritaire et fort sensible à la mort du roi Louis XVI. Elle ne le reverra plus et lui fermera obstinément sa porte à chacune de ses visites. Elle repose au cimetière “Contensou”, depuis le 13 février 1852, avant d’être exhumée et transférée au nouveau cimetière (l’actuel), le 10 février 1868, pour cause d’inondations de l’Echez voisin.
La rue Barére de Vieuzac fait l’objet d’un plan d’alignement. Présenté le 8 août 1904, par Mandou, conducteur des Ponts et
Chaussées, il est approuvé. Le quartier est en effervescence. Déjà, des travaux ont eu lieu pour fermer la rue Traversière, ouvrir la rue Eugène Ténot et prolonger la rue de la
Place.
A l’angle de la rue Eugène Ténot et de la rue Barére de Vieuzac, le Collège de Jeunes Filles du début du siècle qui deviendra "Ecole Supérieure de Jeunes Filles".