RUES DE VIC-EN-BIGORRE

Abattoir (rue de l’)


De la place de la Halle au quai Rossignol.

La rue de l’Abattoir doit son appellation à une construction “moderne” d’un abattoir, décidée le 9 février 1841. Son coût est estimé à 9000 francs. Un hangar pour son extension est demandé, le 3 novembre 1848. Son activité, s’arrête définitivement, en 1972.

          L’ancien abattoir sur le quai Rossignol

 
 

Acacias (avenue des)

Du pont du Béarn, sur l’Echez, à l’intersection du chemin des Américains et de la route de Saint-Lézer.

Au début du XIXe siècle, la promenade de l’Echez est complantée d’ormeaux et, en majorité, de chênes de haute futaie. On l’appelle communément “La promenade des Cassouléts”. En 1813, on décide de remplacer ces essences par des tilleuls qui périssent en nombre, rapidement, et l’on replante, en novembre, des robiniers-acacias soutenus par des tuteurs de châtaignier, en cette terre argileuse “qui devrait leur plaire”. En 1832, elle est connue sous la dénomination de “Promenade des Acacias”. En 1885, on abat les “vieux arbres pourris aux trois-quarts ou sans vigueur”. On les remplace par des jeunes acacias de quatre à cinq ans, plantés d’un côté, cette année-là, puis, de l’autre, en 1888. Ainsi récupéré, le bois est utilisé pour le chauffage de la “classe ouvrière”.


La promenade a cédé le pas à “l’avenue des Acacias”, dans l’axe principal, mais elle a gardé son appellation de “promenade des Acacias” puis “allée des Acacias” sur la contre-allée qui longe le lycée d’enseignement général et de technologies agricoles et forestières Jean Monnet.

Hôpital des Acacias

 

Albret (rue Jeanne d’)

Rue septentrionale parallèle à la rue maréchal Foch, elle est coupée par la rue des Promenades et débouche sur la place du Foirail. Le passage d’Albret relie la rue maréchal Foch à la rue du Presbytère.

La rue Jeanne d’Albret était connue précédemment sous l’appellation de “rue septentrionale du château”. En 1876, un engouement assez inexplicable pour la reine protestante Jeanne d’Albret (1528-1572), inspiratrice des guerres de Religion qui firent tant de ravages en Bigorre et provoqua la peur dans notre commune, eut pour conséquence le déclassement de cette ancienne ruelle et son nouveau baptême. Camille Darros, le très catholique maire de Vic-en-Bigorre, et son Conseil sont émus par le désastre de Sedan, en septembre 1870, l’annexion de l’Alsace et d’un tiers de la Lorraine, par Bismarck, en janvier 1871. Ils veulent honorer le courage et le patriotisme de ces femmes et de ces hommes dans l’obligation de quitter leur province, leur ville, leur maison, pour rester français. Cette année 1876, trois rues (Jeanne d’Albret, Thiers, Strasbourg) et un boulevard (Alsace et Lorraine) rappellent l’hommage des vicquois qui n’oublient pas cet épisode douloureux de leur histoire nationale. Mais pourquoi avoir choisi le nom de la reine de Navarre ?

Alsace (boulevard d’)

De la place de la République à l’avenue Joseph Fitte.

Sous l’Ancien Régime, cette artère qui traverse la cité, du nord au sud, est connue sous le nom de “route n° 135 de Bordeaux à Bagnères” et aussi “route de Tarbes à Paris”. À la Révolution, elle devient “boulevard de la République” et englobe la voie publique, depuis la rue de Maubourguet (Jacques Fourcade) jusqu’à la route de Tarbes. Devenue “route impériale” avec l’avènement de Napoléon III, la décision des édiles vicquois, de 1876, la transforme en “boulevard d’Alsace-Lorraine”, sous la IIIe République. Les deux provinces seront séparées, en 1886.


Le “boulevard de Lorraine” ira de la rue Jacques Fourcade à l’angle de la place de la République et le “boulevard d’Alsace” de la place de la République à l’avenue Joseph Fitte, à hauteur de la halle aux grains.
Les premières cartes postales vicquoises du début de siècle, font cohabiter la place de la République - voir place Gambetta - et le boulevard d’Alsace et Lorraine.

Américains (chemin des)

De l’avenue de Pau à l’intersection de l’avenue des Acacias et de la route de Saint-Lézer.

Cette dénomination rappelle l’embarquement, à Bordeaux, d’un jeune vicquois de 15 ans, Jacques Darramon, parti à New-York, en juin 1815, en compagnie de son cousin vicquois, Bernard Lacaze, avocat et futur sénateur des Hautes-Pyrénées. Il appartiendra à une loge maçonnique antiesclavagiste de la Nouvelle-Orléans. Revenu à Vic-en-Bigorre, place de la République, il lègue à l’hospice la somme exorbitante, pour l’époque, de 100000 francs pour les haut-pyrénéens qui voudraient émigrer vers un “pays sain où l’esclavage n’existe pas”. Les états du nord-est des États-Unis sont plutôt conseillés. Il décède à Tarbes, le 13 avril 1849, à 49 ans, et son corps est inhumé à Vic-en-Bigorre.


Il faut croire que les candidats au départ furent peu nombreux puisque le legs n’est pas écorné, en juin 1852. L’hospice rédige une déclaration où l’on peut lire : “Rentré dans sa ville natale, il est de notoriété publique que chaque jour le malheureux était secouru par lui ; tous les pauvres qui se livraient à la mendicité recevaient des habits pour se vêtir, du pain et autres comestibles pour se nourrir. Plusieurs qui sont encore vivants viendraient attester de tout le bien qu’ils recevaient de lui…”.


Mais, l’hospice n’est que légataire subsidiaire après Auguste Bordères, encore enfant, son neveu, et Hyppolyte Guichot, héritier de deuxième rang. Ce dernier n’entend pas du tout laisser pareille fortune à l’hospice. Un procès est engagé et l’établissement charitable ne touchera qu’une infime partie du legs, soit 5000 francs, onze ans plus tard, le 24 février 1863.


La ville rendra hommage à son bienfaiteur et donnera au quartier ouest de la ville, entre route de Pau et route de Saint-Lézer, le nom de lieu “Les Américains”. La tradition populaire baptisera le “chemin public” qui le traverse “chemin des Américains”. Les deux premières inscriptions immobilières devant notaire, faisant mention du “chemin des Américains”, datent de 1941.


Au sud du cimetière de Vic-en-Bigorre, une stèle funéraire rappelle l’appartenance maçonnique de Jacques Darramon.

Arcalès (promenade des)


Du pont Debat (métallique) au chemin de Mulato (embranchement menant à la digue des Arcalès).

Cette promenade le long de la rive gauche de l’Echez est connue depuis toujours. Le 1er février 1660, on paye journellement 9 livres et 10 sols à 19 hommes, pour planter des saules - aubiers - à la saulaie - aubière - des “Arcaleix”. L’origine de ce substantif gascon est mystérieuse. Nous nous hasarderons à le rapprocher de arcalhét = lit, soit le lieu où se trouve le lit de la rivière de l’Echez. Le XXe siècle fut peu respectueux du “chemin des Arcalès” supplanté par le “chemin de Mulato”, nom de la ferme située au débouché de la route de Caixon. Le 21 février 1934, la Ville décide de donner à cette promenade le nom “d’allées Charles Faudouas” pour la sollicitude qu’a montrée son conseiller municipal à son aménagement. Décédé en décembre 1933, M. Faudouas a légué 50000 francs à l’hospice et le Conseil veut l’honorer. Mais la tradition populaire est trop forte et le conseil municipal doit renoncer à ce nouveau baptême.

Digue de l'Echez

 

 

Artagnan (rue et route d’)

Rue d’Artagnan : du carrefour formé par les rues Thiers, Lannes et rue du Collège, au passage de la voie ferrée Tarbes-Morcenx.


Route d’Artagnan : du passage de la voie ferrée vers route d’Artagnan, en direction du quartier du Pouès, aujourd’hui.


Ces dernières années, une confusion s’est installée par l’apparition d’une rue d’Artagnan prolongée allant de la rue Jean Jaurès au passage de la voie ferrée Tarbes-Morcenx.

Depuis le Moyen Age, le chemin puis “la rue d’Artagnan” n’a jamais été débaptisée, c’est dire son ancienneté et son poids social. Au XIXe siècle, la route qui l’emprunte s’intitule “chemin de grande communication n° 6 du bassin du Lys à Saint-Justin”. La plaque indicatrice est toujours présente au bout de la rue Thiers.