RUES DE VIC-EN-BIGORRE

Galliéni (boulevard)


Du boulevard de Lorraine à la place du Foirail.

Primitivement “quai Nord”, puis tenu de partager avec le “quai des Minimes”, après l’arrivée des pères Minimes, en 1609, cette voie publique est baptisée “rue de la Poste” (voir rue Simin Palay), à partir de juillet 1904, puis “boulevard Galliéni”, le 2 décembre 1918.

Né en 1849, à Saint Béat, en Haute-Garonne, Joseph Galliéni sert au Soudan, au Sénégal, puis comme colonel, au Tonkin qu’il libère des pirates chinois et qu’il administre avec Louis Lyautey. Atteint par la limite d’âge - 65 ans, en 1913 - il est rappelé, au début de la première guerre mondiale, comme gouverneur militaire de Paris qu’il met en défense. Il contribue ainsi à la victoire de la Marne. Ministre de la Guerre, en octobre 1915, il résilie ses fonctions, six mois plus tard. Il sera fait Maréchal de France, en 1921, à titre posthume.

Gambetta (place)


Elle est bordée par le canal des moulins, à l’est et au sud et par l’entrée de la rue du Château, au nord.

Le 18 février 1883, sur proposition de Joseph Fitte, maire, le Conseil donne à la “place de la République” le nom de “place Gambetta”. Né à Cahors, en 1838, Léon Gambetta est connu, d’abord, comme chef de la minorité républicaine. Ministre de l’Intérieur et de la Guerre, il organise la résistance, en 1870. Président de la Chambre, en 1879, il devient président du Conseil, le 14 novembre 1881. Son gouvernement est renversé, en janvier, et il décède à Ville-d’Avray, en décembre 1882.

Place Napoléon”, “place de la République” (la troisième) dont il ne reste, aujourd’hui, que la partie orientale, “place Gambetta”, la liste n’est pas close. Au Moyen Âge, cette place est hors les murs du château et à l’intérieur de la barrière liquide du canal des Moulins. La seule activité régulière y est le commerce de la boucherie exercé sur les étals, en bordure de la “gau”. Les vieux documents évoquent l’activité des “maséts”, vieux substantif gascon de l’abattoir ou de la boucherie. Elle devient “place Nouvelle” après la Révolution et “place Lafayette” après le mois de septembre 1830, lorsque le docteur Jean-François Laffeuillade décide du nouveau baptême, en hommage au héros d’Amérique et à celui qui déploya tous ses efforts pour faire introniser Louis-Philippe, roi des Français. Contesté en 1841, Louis-Philippe 1er est directement responsable de la dépose discrète de Lafayette par les vicquois qui lui préfèrent la “place du Commerce” mais le “Milord protecteur” n’est pas oublié pour autant et les deux dénominations coexistent jusqu’en 1863 où la place est baptisée “Napoléon” avant de céder la place, c’est le cas de le dire, à la Troisième République et, plus tard, à son grand fondateur. En 1878, on plante, au milieu de la place de la République, un chêne, symbole de la Liberté, venu du Marmajou et une dizaine de palmiers, le long du canal, en 1913.

Garderive (rue)


De la rue des Minimes en direction de l’Echez, se termine en impasse.

Le gué d’arribe, sur l’Echez, est un point de passage obligé pour les troupeaux, les convois, voire les hommes. Jusqu’au milieu du XIXe siècle, les planches branlantes du pont du Béarn sont tellement peu sûres que le bain de pieds est préférable à la chute dans la rivière. Le passage du gué est attesté par les documents, depuis le XIIIe siècle, sous l’appellation de “gua d’arriuetz”. Encore aujourd’hui, le niveau de l’eau serait propice au passage à gué. Voie très fréquentée pendant des siècles, le “chemin du gué d’arribe” (rive, berge d’une rivière) génère le premier patronyme Casalis de Gaderriba, en 1313. La dizaine (quartier) n°9 porte son nom, en 1631. Par altérations successives “gué d’arribe” est devenue “Garde-rives” et “Garderive”. La tradition est si forte qu’aucun nouveau baptême ne viendra troubler la rue du gué d’arribe. Curiosité unique depuis le XVIIIe siècle, à Vic-en-Bigorre, cette voie publique possède deux dénominations ! On peut lire sur les registres de soumission à la formalité de l’enregistrement et de la transcription, des précisions d’adresse telles que “habitant rue Garderive” ou “habitant rue de l’Echez”. C’est la même rue !


Un panneau “Sans issue” s’affiche à l’entrée de la rue. Nous voilà prévenus mais la “rue Garderive” n’est pas fermée, elle accède toujours à la rivière. Le passage est toujours possible.

Le gué d'arribe

 

Gaulle (allée Charles de)


Parallèle au canal, cette allée nord va de la place des Combattants de toutes les Guerres à la place du Foirail.

Avec l’arrivée des pères Minimes, au début du XVIIe siècle, “L’allée du nord” prend l’appellation de “promenade des Minimes”. Elle est complantée d’ormeaux et de quelques marronniers. Ces arbres, à l’abondante frondaison, menaceront les maisons d’habitation riveraines, deux siècles plus tard. La municipalité de Dominique Lalanne décide de les arracher, le 7 février 1790. On saisit cette occasion pour niveler le sol, en contrebas du canal, de cette allée qui prendra le nom de “promenade du nord”, après la Révolution. Les travaux durent jusqu’en 1793. On y plante des tilleuls dont quelques-uns ne supportent pas la chaleur de l’été 1792. On les remplace. En 1804, la nouvelle “promenade des tilleuls” est fermée par un mur de clôture, en cailloux, d’un mètre de hauteur avec tablettes de marbre sur le dessus. Le nouveau maire Combessies a décidé de poursuivre les travaux d’embellissement de la ville. Ils se prolongeront jusqu’en 1809. Devenue “promenade Napoléon et de la Liberté”, en mars 1809, elle retrouve rapidement l’appellation populaire de “promenade du nord” ou “promenade des tilleuls” jusqu’au baptême patriotique du 2 décembre 1918 : “allée maréchal Joffre”, en hommage au vainqueur de la bataille de la Marne qui sauva Paris et la France. Plus tard, en 1916, il engagea l’offensive victorieuse de la Somme qui dégagea Verdun.

Après un maréchal, un général. “L’allée Charles de Gaulle” (1890-1970) est intronisée par les vicquois, après la deuxième guerre mondiale. Hommage mérité pour l’auteur de l’appel du 18 juin 1940, demandant aux Français de continuer le combat avec lui. Il charge Jean Moulin de réaliser l’unité des mouvements de la Résistance. Il entre dans Paris libéré, le 25 août 1944 et rétablit l’autorité du pouvoir central français. Le 21 décembre 1958, il est élu président de la République et de la Communauté.