JEAN HARGUIDEGUY, MON ONCLE MATERNEL, MORT POUR LA FRANCE

Jean Harguindeguy a été gravement blessé, le 31 août 1918, au "Ravin des Ribaudes", près de Montécouvé (Aisne). Citation n°12 à l’ordre du Bataillon : "Chasseur admirable de courage s’est porté très bravement à l’assaut des lignes ennemies. A été blessé au cours de la progression et a reçu la Croix de Guerre, étoile de bronze". Il est décédé, le 1er septembre 1918, des suites de ses blessures à l’ambulance n°242. A été reconnu "Mort pour la France".

 

Par ses actes de bravoure répétés, le jeune cultivateur-soldat, aux yeux verts, a symbolisé l'héroïsme d'une génération qui préférât la liberté de leur pays à l'asservissement par le Kaiser Guillaume II.

 

Le récit d'un anonyme du 24e BACP confirme bien le lieu et la date exacte où a été tué mon oncle Jean Harguindeguy.

Historique abrégé du 24e Bataillon Alpin de Chasseurs à Pied pendant la guerre 1914-1918 (anonyme, Imprimerie Berger-Levrault - Nancy-Paris-Strasbourg - sans date) numérisé par André Bohly.

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"Le 31 août, à 16 heures, l'attaque du Ravin des Ribaudes se déclenche face à l'est. Sous un feu violent de mitrailleuses et une contre-préparation ennemie efficace, les compagnies s'élancent à l'assaut avec un entrain remarquable. En quelques instants, la section de gauche de la compagnie BIAST est réduite à néant; son chef, le sous-lieutenant Marty est tué à la tête de ses Chasseurs. Les deux sections de tête de la compagnie PIETRI perdent plus de la moitié de leur effectif. Malgré les pertes de plus en plus sérieuses et malgré le tir d'enfilade, les compagnies d'assaut continuent leur progression et arrivent à la tranchée « La Bécasse » où l'ennemi tient jusqu'au bout. Trois chars d'assaut interviennent. Le peloton de tête de la compagnie PIETRI capture une trentaine de prisonniers et s'empare de 5 mitrailleuses légères. Ce peloton, réduit à 25 hommes, plaqué au sol par les mitrailleuses, s'organise, pousse des patrouilles en avant et finalement arrive à progresser jusqu'à la tète du Ravin des Ribaudes. A ce moment la résistance ennemie s'affirme dans ce ravin que masque une section de la compagnie BIAST, les autres éléments débordant par le sud. Le capitaine PIETRI, devant la résistance acharnée des Allemands au nombre de 250 environ (3 compagnies), n'hésite pas à s'engager à fond sur le nord du ravin; l'ennemi se défend avec acharnement; un combat au corps à corps a lieu dans la carrière. De son côté, la compagnie BIAST, glissant vers l’est, permet la progression des unités de droite (fractions des 64e et 5e Chasseurs) vers la tête du Ravin du Trou du Loup. La section commandée par le sergent PAYAN, de la compagnie BIAST progressant au contact immédiat des chars d'assaut, contourne la tête du ravin du Trou du Loup, met en fuite des artilleurs sur le plateau et ramène 1 officier et 2 mitrailleuses. Le nettoyage du ravin, très délicat en raison des nombreux abris qu'il recèle, est poussé résolument jusqu'à 500 mètres à l'intérieur du ravin.

 

En résumé, le 24e Bataillon est amené par la puissante organisation du Ravin des Ribaudes et le danger menaçant de fortes contre-attaques tentées par l'adversaire dans ce ravin, à s'employer avec  la presque totalité de son effectif au rôle difficile de flanc-garde offensive, afin de permettre la progression des éléments de droite. La garnison du Ravin des Ribaudes se composait de trois compagnies fortement dotées d'armes automatiques. Au total, le Bataillon, en dépit des résistances acharnées qu'il a rencontrées, a capturé 126 prisonniers dont 1 officier, 24 mitrailleuses et 2 canons de tranchées de 77. Nos pertes pour cette journée se sont élevées à 3 officiers (lieutenant MARTY tué, sous-lieutenants SESTIÉ et DUCHARTRE blessés), 28 tués et 122 blessés".

Monument aux morts de Suhescun (64780)