LA 36e DIVISION D'INFANTERIE
DANS LE SUD-OUEST
Le 49e R.I, parti la fleur au fusil le 7 août 1914, a entendu le canon, pour la première fois, dans le lointain de Pont-à-Mousson et s’impatiente de son inaction. Il connaîtra les heures sombres de la Belgique et de la Marne, puis les heures lentes de Craonne où l’ennemi utilisera habilement le terrain riche en creutes et en ravins. Les positions passeront de main en main comme dans un jeu macabre. Le 21 avril 1916, le régiment se met en marche pour «Verdun la plus tragique des heures lentes, l’heure rouge entre toutes». Il s’achemine vers Condé-en-Barrois où il arrive le 6 mai. Transporté en auto, le 20 mai, il débarque à Dugny-sur-Meuse, à 7,5 km de Verdun. On entend le grondement des pièces lourdes à Verdun, à moitié détruit, et on attend le moment d’intervenir. Le 22 mai, à 21 h, le 1er bataillon se porte au bois de Vaux-Chapitre et le 2e bataillon vers Fleury-devant-Douaumont. De ce village, le 2e classe Maurice Jossué de la 7e compagnie, est envoyé vers le fort de Douaumont, à 2,5 km. Il s’engage dans le boyau menant au fort, puis est «porté disparu», le lendemain 23 mai 1916. Le vicquois avait 33 ans.
Le 21 mai 1916, c’est au tour d’Ernest Vezin du 34e R.I (36e D.I., 3e Corps, 2e Armée) d’être engagé dans la tourmente. Il a connu les souffrances endurées pour la défense de la Belgique, le combat de Guise, les batailles de la Marne et de l’Aisne, le combat de Hurtebise et, maintenant, la bataille de Verdun. Le 22 mai, le 2e bataillon auquel il appartient est dirigé sur le fort de Douaumont. Le 24, l’ennemi déclenche une violente attaque, au milieu du jour, qui submerge les défenseurs du fort. Les Français tiennent tête aux assaillants, jusqu‘à onze heures, mais subissent des pertes terribles et sont obligés de se retirer sur une ligne plus au sud. Le 25, de nouvelles et violentes attaques allemandes sont repoussées sur toute la ligne. Le 34e R.I aura payé un lourd tribut à Verdun : 39 officiers dont 2 chefs de bataillon et 1.381 hommes hors de combat.
Caserne Bernadotte, à Pau - 18e R.I et 218e R.I
collection Claude Larronde
Parcours de la 36e D.I de 1914 à 1916 :
1914 :
6/9 août 1914 – Transport par voie ferrée dans la région de Coussey (Vosges).
9/20 août 1914 – Mouvement, par étapes entrecoupées de repos, vers les régions de Vannes-le-Châtel, de Pont-Saint-Vincent, de Ménil-la-Tour et de Foug. À partir du 17 août, transport par voie ferrée dans la région de Solre-le-Château.
20/24 août 1914 – Mouvement vers la Sambre, par Beaumont et Gozée. Engagée dans la bataille de Charleroi. Le 23 août, combats vers Gozée et Biesme-sous-Thuin.
24 août/6 septembre 1914 – Repli par Beaumont, Étrœungt et Saint-Algis, sur la région de Villers-le-Sec. Engagée, le 29 août, dans la 1re bataille de Guise ; combats à l’ouest de Ribemont. À partir du 30 août, continuation du repli, par Cerny-lès-Bucy, Anizy-le-Château et Courmont, jusque vers Saint-Martin-des-Champs.
06/14 septembre 1914 – Engagée dans la 1re bataille de La Marne. Du 6 au 10 septembre, bataille des Deux Morins ; combats vers Rupéreux et Marchais-en-Brie. À partir du 10, poursuite par Château-Thierry, Villers-sur-Fère et Magneux, jusque dans la région de Craonnelle.
14 septembre 1914 – Engagée dans la 1re bataille de l’Aisne. Violents combats vers Craonnelle, sur le plateau de Vauclerc et vers la ferme Hurtebise. Stabilisation du front, et occupation d’un secteur vers le moulin Pontoy et la ferme Hurtebise.
Le 26 septembre, attaques allemandes vers la ferme Hurtebise et Craonnelle. Le 12 octobre, attaques françaises sur la ferme Hurtebise. Le 26 octobre, extension du front, à gauche, jusque vers la route de Paissy à Ailles.
1915 :
25 janvier 1915 - Violente attaque allemande vers la ferme de la Creute et sur le bois Foulon ; contre-attaques françaises.
14 septembre au 11 octobre, et du 6 au 20 novembre, extension du front, à droite, jusque vers la ferme du Temple.
1916 :
24/28 avril 1916 – Retrait du front et mouvement vers Ville-en-Tardenois.
28 avril/6 mai 1916 – Transport par voie ferrée dans la région de Revigny.
06/20 mai 1916 – Mouvement vers Chaumont-sur-Aire ; repos.
20/28 mai 1916 – Transport par camions à Verdun. Engagée, à partir du 23, dans la bataille de Verdun ; vers la ferme de Thiaumont et l’étang de Vaux.
28 mai/07 juin 1916 – Retrait du front ; repos vers Chevillon.
07/20 juin 1916 – Transport par camions et par voie ferrée dans la région de Sainte-Ménehould ; repos.
20 juin/22 septembre 1916 – Mouvement vers le nord et occupation d’un secteur entre le ravin de la Houyette et l’Aisne.
22 septembre/27 novembre 1916 – Retrait du front, mouvement vers le camp de Mailly ; instruction.