LA 36e DIVISION D'INFANTERIE

DANS LE SUD-OUEST

Neuf vicquois sont affectés au 18e R.I, caserne Bernadotte de Pau. Le régiment est enlevé par 3 trains, un par bataillon, le 6 août. Le 1er  bataillon et l’État-Major de la 72e Brigade, commandée par le général Trinité-Schillemans, quitte Pau à 13 h, le 2e bataillon à 17 heures et le 3e bataillon, à 20 h, en direction de Barisey-la-Côte (Meurthe-et-Moselle). Puis, à pied, le régiment gagne le village d’Uruffe (Meurthe-et-Moselle) où il séjourne les 9 et 10 août. Le 11, départ pour Germiny (Meurthe-et-Moselle) sous un soleil de plomb. Le 12, destination Bicqueley (Meurthe-et-Moselle), village de la grande banlieue de Toul. Le 13, marche de Bicqueley à Andilly (Meurthe-et-Moselle). Le bombardement de Pont-à-Mousson (Meurthe-et-Moselle) se fait entendre.

 

Quatre vicquois sont affectés au 34e R.I, caserne Bosquet, à Mont-de-Marsan. Le régiment quitte le chef-lieu landais par voie ferrée, le 7 août, pour l’État-Major de la 71e Brigade commandé par le général Bertin + 1er bataillon et les 8 et 9 août (2e et 3e bataillons), en direction de la gare régulatrice de Bricon (Haute-Marne). De là, ils se dirigent vers Maxey-sur-Vaise (Meuse).

 

Trois vicquois sont affectés au 49e R.I, caserne du Château Neuf, à Bayonne, qui se dirige vers Bricon (Haute-Marne), le 7 août 1914. Le voyage s’effectue par chemin de fer jusqu’à Barisey-la-Côte (Meurthe-et-Moselle) où le régiment arrive, le 9 août, puis à Mont-le-Vignoble (Meurthe-et-Moselle) où il stationne. De là, il se dirige vers Toul (Meurthe-et-Moselle) et ordre lui est donné de rejoindre le 34e R.I à Gozée (section de la ville belge de Thuin dans la province du Hainaut) où il déplore ses premières pertes, le 23 août.

 

Un vicquois est affecté au 218e R.I . Le régiment de réserve quitte Pau, le 11 août, avec les 5e et 6e bataillons. Débarquement à Toul, le 13 août. Le régiment cantonne à Avrainville (Meurthe-et-Moselle) et Manoncourt-en-Vermois (Meurthe-et-Moselle). Plusieurs petits déplacements et, le 21 août, départ de Toul pour rejoindre Sivry, dans la Province du Hainaut, en Belgique. Le 23, il déménage à Beaumont. Beaucoup de bivouacs, passage de l’Oise à Ecloy, le 27 août, passage de la Marne au pont de Dormans, le 3 septembre. Tous les jours : mise en état de défense des tranchées, garde des points stratégiques, soutien des corps combattants sous les bombardements ennemis.

On change de front

 

    Le 18e Corps d’Armée, commandé par le général De Mas-Latrie, dont les 12e R.I, 18e R.I, 34e R.I, 49e R.I, est transporté en chemin de fer de la région de Toul vers Avesnes (Pas-de-Calais). Le 16 août, au soir, ordre de se tenir prêt à partir à la nuit pour Sorcy (Meuse). Tout le 18e C.A quitte la 2e Armée du général Curières de Castelnau pour être mis à la disposition de la 5e Armée du général Louis Lanrezac, en Belgique. Départ d’Andilly, à 20 h et arrivée vers 2 h, le 17 août, à Sorcy ; repos toute la journée. Le régiment reprend ses trois trains à partir de 21 h pour Avesnes par Bar-le-Duc, Challerange, Hirson, Anor. Arrivée à destination, le 18 août, à 17 h. Le régiment cantonne à Semousies (Nord). Le 19, étape de Semousies puis à Solre-le-Château, gros chef-lieu de canton du Nord-Pas-de-Calais, dont l’accueil est cordial. Séjour le 20. Le 21 août, la frontière belge est franchie. Pendant la marche, la population belge témoigne aux soldats français l’enthousiasme le plus vif.

 

Le grand choc a lieu dans le sud de la Belgique. La surprise du haut commandement français, mal renseigné, est totale. Il ignore l’existence des corps de réserve allemands. La retraite est sonnée. Nos colonnes sont suivies par la Ire Armée allemande (7 divisions à l’aile droite) commandée par Von Klück, la IIe Armée (6 divisions au centre) de Von Bülow et la IIIe Armée saxonne (4 divisions à l’aile gauche) de Von Hausen. Ces forces ennemies ont le projet d’enlever Verdun et de traverser, comme une épée, notre centre, sur la Meuse. Transmis aux différents corps pour le 23 août, les ordres de l’Armée prévoient qu’on se tiendra prêt à franchir la Sambre. Nos unités ont perdu une bonne partie de leur effectif et ne sont plus en état de combattre. La IIIe Armée saxonne de Von Hausen attaque. Notre 18e C.A, subit des pertes sévères, les assauts allemands se brisent sur lui. À Gozée et à Biesme-sous-Thuin, le 49e R.I se couvre de gloire.

 

La 36e D.I. du général Jouannic (18e C.A.) est composée d’unités d’infanterie, cavalerie et artillerie venant du sud-ouest de la France. Elle a perdu Gozée mais s’est maintenue, avec le 12e R.I des Bigourdans, à Thuin, à Marbaix, jusqu’à Ham-sur-Heure. Des milliers de fuyards civils encombrent la route. Ils avancent, sans but, le regard perdu et la démarche accablée. Le 24 août, le généralissime Joseph Joffre, donne l’ordre de la retraite.