LA 36e DIVISION D'INFANTERIE

DANS LE SUD-OUEST

Canon G de 75 mm Modèle 1897 - collection Claude Larronde

Le Chemin des Dames

 

Ce qu’on appelle le plateau du Chemin des Dames est la partie des plateaux du Soissonnais qui s’étend entre les vallées de l’Aisne, au sud et de l’Ailette, au Nord. À son extrémité Est, cet étroit plateau constitue un promontoire qui domine la plaine entre Laon et Reims . La ligne de crête du Chemin des Dames offre un abri sûr aux Allemands qui sont là depuis septembre 1914. Leur ligne principale est enterrée sur le versant opposé avec une quatrième ligne en construction, hors de portée de notre artillerie. L’artillerie allemande effectue des tirs de contrebatterie meurtriers avec, parfois, des obus toxiques et a disposé 100 mitrailleuses par km de front. Entre le 9 avril et le 27 mai 1917, l’ennemi a perdu 350.000 hommes. Sur la ligne de front française, longue de 40 km, le général Nivelle a fait disposer une pièce de 75 pour 20 m, une pièce lourde pour 21 m et un tube de tranchée pour 25 m. Quatre millions d’obus de 75 mm, un million d’obus de 90 à 155 mm et 60.000 bombes de mortiers de tranchée sont tirés sans gain sensible en raison d’une trop grande dispersion sur les différentes lignes de défense allemandes. La longueur de la préparation a exclu tout effet de surprise. Les Allemands bloquent toutes les attaques. Ayant raccourci leur ligne de front par l’abandon de saillants exposés et par le transfert d’unités du front de l’Est où la Russie perd la partie, ils ont rassemblé d’importantes réserves.

 

Depuis le 30 mai 1917, le 34e R.I occupe un sous-secteur vers le plateau des Casemates et le nord de Craonne. Le 3 juin, attaque allemande. Dans la nuit du 5 au 6 juin, l’endurance du régiment landais est mise à rude épreuve. Le terrain n’est plus qu’un chaos informe, parsemé de cadavres. Chaleur étouffante, atmosphère irrespirable, pas un seul abri en première ligne, seules les fractions de soutien sont abritées dans des tunnels creusés par l’ennemi et les entrées bombardées inlassablement. Le 7 juin, le 2e bataillon du 34e R.I relève le 18e R.I palois qui a subi de grosses pertes. Le 9 juin, le 2e bataillon doit être relevé et, du 15 au 17 juin, c’est au tour du 34e R.I, en son entier, d’être relevé avant son transport dans la région de Jaulgonne (Aisne) pour un regroupement de deux journées bienvenues.

Caserne Bosquet - Mont-de-Marsan - 34e R.I

collection Augustin Simon