GANOS

 

Au début du XIVe siècle, cet ancien village, au bord de la route départementale Vic-en-Bigorre-Pau, comprenait le lieu-dit "Moulin du bois" et une partie du village de Caixon. Un château existait au lieu-dit Courialongue (1), un moulin et une église orientée, près du château.

 

L'enquête de 1300 ordonnée par Phillipe IV le Bel, au Sénéchal de Toulouse pour connaitre les revenus du comté, révèle que le seigneur de Ganos paye 10 livres Morlàas de redevance au Roi de France, Comte de Bigorre.

 

En 1313, il figure sur la liste des tenanciers vicquois et, en sa qualité de noble seigneur du comté de Bigorre, est chargé du recensement (3). Lui-même est redevable au Comte d'une lance terminée d'un embout en fer doré. Voilà une bien jolie redevance. La fabrication annuelle d'un objet d'art symbolisant la qualité du redevancier est unique dans la baylie de Vic-en-Bigorre ! Il meurt dans les premiers mois de 1348, peut-être de la peste qui vient de faire son apparition décimant la population du comté et du royaume. Pierre-Raymond de Montbrun, seigneur de Maurelhan, prévôt d'Agde, docteur es-loi, chapelain du Saint Père Benoit XII et nommé évêque du diocèse de Tarbes, le 24 novembre 1339, est son héritier.

 

C'est par cet héritage que la plus grande partie de Ganos (Section C du cadastre de 1830, dite du Grand Ganos - Carte IGN - Casterots + Courialongue) fut rattachée à la seigneurie de Caixon. Cette cérémonie du rattachement eut lieu devant Guillaume de Lanegaria, bayle de Caixon, Raymond del Tonu et Guillaume de Villanova qui en assurèrent la régularité en jurant sur les quatre évangiles.

Le village de Caixon appartient à l'épiscopat du diocèse de Tarbes et, à ce titre, ne paye pas la redevance au Comte mais à l’Évêque. Le 6 juin 1348, 1'évêque de Tarbes, vend la quatrième partie de Ganos à noble Arnaud-Guilhem de la Salle et à Guilhem Arnaud Dandrest, gardes de Vic-en-Bigorre, pour 60 deniers d'or.

 

Avec cette acquisition, aujourd'hui aire de pique-nique sous les vertes frondaisons du "Moulin du bois", la communauté vicquoise retrouve le quart des dettes laissées impayées par le seigneur de Ganos. Un petit terroir (Bernata-Cadastre 1830), proche de Ganos, est aussi acheté mais ne restera pas dans le patrimoine foncier vicquois.

 

Noble Arnaud-Guilhem de la Salle rend hommage aux officiers comtaux, pour le terroir de Ganos vendu, prête le serment de fidélité sur les quatre évangiles, dénombre cette acquisition comme noble, est mis en possession avec de nombreuses solennités, reçoit le fief de plusieurs tenanciers et crée un bayle, comme seigneur, devant ces mêmes officiers.

 

Trois Consuls et un Bayle ayant juridiction jusqu'à 10 sols tournois étaient les chefs de cette communauté de Ganos.

 

Au milieu du XVIIIe siècle, une élévation de terre (le motet) entourée de grands fossés plein d'eau marquait l'emplacement du château. Des fouilles permirent de découvrir plusieurs tombeaux en pierre mais les inscriptions ne furent pas relevées, probablement par incompétence, affirme le feudiste Jean-Baptiste Larcher.

Notes :

 

(2) Caixon - Parcelle N° 107 - Cadastre ancien de 1830 - Section C - Grand Ganos Carte MN - Courialongue.

 

(3) "et de faire pour le dit-lieu de Ganos, le seigneur "percepteur" chargé du recensement des tenanciers pour le recouvrement des redevances" - Enquête 1300 - BALENCIE - Archiviste départemental.