La déclaration des biens claustraux est annoncée le 19 juin 1565 par le trompette Bernard de Vic-en-Bigorre
et a lieu le 23 juin en présence de Jean Petrabonna, vicaire et procureur du Prieur de Saint-Lézer, des rentiers de fiefs faisant office de témoins pour l'estimation des biens, Raymond Plantis, juge,
Philippe Duclos et Dominique Dandrest, avocats à la cour vicquoise, Menyo Dupont, bayle et autres curieux. On décide que ces biens seront exposés en vente, criés, proclamés et "substantés"
au plus offrant et dernier enchérisseur. De Cayret est chargé de transmettre au crieur le programme des encans. La deuxième séance a lieu le 27 octobre 1565, la troisième le 29 octobre, la quatrième
le 31 octobre et la cinquième le 2 novembre. Y assistent : Pierre de Poitevin, syndic, Jean de Maubec, garde, acquéreurs pour la communauté vicquoise pour la somme de 250 livres, Nicolas de
Lamanettre, prêtre, Jeannot du Soleil et Arnauton Dumas, tous de Vic-en-Bigorre. Les 250 livres sont payées à Arnaud Lacaze, Juge mage de Bigorre dans les monnaies suivantes : 83 écus blancs, 2
réaux, 1/2 réal, 2 sols Jacquès.
Le 27 novembre, Vic-en-Bigorre est mis en possession des fiefs. Jean de Florence, seigneur du lieu et
Géraud Gaussinet assistent à la cérémonie. En signe de possession, les armes et panonceaux royaux sont apposés le 28 novembre par Menjon Dupont, bayle, Jehan Duclos, Consul de Saint-Lézer, Pierre
Dupont, Jean Lacontre d'Arras et Guillaume Darribère de Tarbes (7).
Passées les guerres de religion et celles de la Ligue, les religieux de Saint-Lézer veulent recouvrer les
biens aliénés en 1565. C'est le 26 septembre 1676 que Jean de Cabrerolles de Villepassans, prieur de Saint-Lézer, offre 250 Livres tournois en rachat des fiefs de la Dieuzeide, La Serre, La
Navarrerrie et les Marties.
Le 29 septembre, les envoyés vicquois refusent l'offre. Le Prieur adresse une supplique au Sénéchal de
Bigorre et, le 3 octobre 1699, vingt-trois ans après, le Roi signifie l'obligation de rendre les fiefs au monastère à Jean Lataste, Consul de Vic-en-Bigorre. On pourrait croire à un retour définitif
de la Dieuzeide dans le giron monacal. Il n'en est rien. Le "Dénombrement" de la ville de Vic-en-Bigorre, rédigé à Pau, le 18 septembre 1727, et collationné le 6 juin 1733 par Tonon,
rappelle dans son article m que la seigneurie de la Dieuzeide, acquise le 2 novembre 1565 englobant les fiefs de La Serre, La
Navarrerie et Les Marties (8), demeure vicquoise; elle est repertoriée au sixième rang des possessions de la communauté.
Monsieur de Sault donne acte au Syndic de Vic-en-Bigorre de sa remise de déclaration et ordonne la
publication de l'arrêt d'audience au lieu de Saint-Lézer les 19, 26 octobre et 9 novembre 1727 et à Vic-en-Bigorre les 7, 14 et 21 décembre suivants. Ces détails sont donnés par l'arrêt de
vérification du "dénombrement", extrait des registres du Parlement de Navarre, du 12 mars 1732 (9). Ce dernier document précise le maintien du Syndic et de la communauté de Vic-en-Bigorre
dans leur possession et jouissance des seigneuries de Ganos, Saubanha et Dieuzeide comprises dans le troisième article à la charge de la dite communauté de fournir au Roi un "Homme Vivant,
Mourant et Confiscant" (10).
Notes :
(7) DD5 - Archives communales de Vic-en-Bigorre - Cahier du 3/03/1563 au 29/11/1565. Collationné sur
l'original trouvé aux archives de Vic-en-Bigorre par Raymond Abbadie, représentant du Roi. Fait à l’Hôtel de Ville de Vic-en-Bigorre, le 21/12/1572.
(8) Glanages de Larcher - Tome IV - Page 395 - Confrontations Les Marties.
(9) Glanages de larcher - Tome IV - Pages 41~417-418-419-420-421.
(10) "Saubanha, une seigneurie particulière" - Claude Larronde - Pages 145-146.
"L'homme Vivant Mourant et Confiscant" est une personne choisie par les gens de "mainmorte", et agréée par
le seigneur (ici le Roi), qui devient en quelque sorte le vassal officiel.
Communication aux "Premières Chroniques
Vicquoises" du 11/12/1990.