Le canal du Foulon et de la Scie

On ne connait pas précisément la date du creusement de ce canal. On sait néanmoins que Luro, chef-cantonnier, est propriétaire d'un moulin à fouler les draps et Borgella, d'une scierie au pont Debat, en 1809. Le père de ce dernier était, depuis 1727, propriétaire de la scie placée en bout de l’aqueduc couvert du moulin de la ville. On observe que les dimensions de ce canal sont modestes (350 m x 1,20 m environ). Le creusement du bief de la prise d'eau du canal du foulon et de la scie et la mise en place du barrage de détournement de l'eau de l’Echez vers ce moulin, a été, peut-être, financé en commun par les deux propriétaires. 

L'expérience du chef-cantonnier n'est pas concluante. Le foulon est transformé en deuxième scie, en 1841. Borgela vend la première au scieur de long Baptiste Darbon, puis l'ensemble de “l'usine” passe dans les mains d'Antoine Bégué, premier industriel vicquois, en 1845. Celui-ci veut construire un nouveau canal, en amont du barrage d'irrigation, contournant celui-ci par l'est, pour construire un sixième moulin à farine. L'autorité préfectorale ne donnera pas une suite favorable à cette demande. Après le décès de l'usinier en 1885, la scierie est affermée à Patatut, puis à Cavirol. M. et Mme Charron, sont propriétaires de l’ancien moulin à fouler les draps, depuis 1973. A leur demande, en 1974, la municipalité de M. Sarthou comble les canaux d'amenée et de fuite de la scierie avec les gravats des travaux du tout récent tout-à-l'égout urbain.

Construit par Antoine Bégué, on peut admirer ce bâtiment, aux piliers et à la charpente impressionnants de majesté. La machinerie et le canal sont encore là, dessous le plancher. Du premier étage, on voit le barrage d'irrigation des prés dont la prise du canal est enfouie sous les ronces. Le déversoir qui se jette dans l'Echez est bien visible, à hauteur de la première fenêtre, à l’est.