Un grand directeur des travaux
Le projet fut confié à Jean-Jacques Latour, fils d’un maître menuisier, né à Tarbes, le 5 août 1812, rue Longue, aujourd’hui rue Abbé Torné, au n°24. Brillant architecte, sorti de l’École des Beaux-Arts, il revint à Tarbes, en 1842, où il s’établit. Auteur de très nombreux projets, on lui doit la construction de l’église d’Ossun, celle de Pujo, la chapelle du Saint Nom de Jésus, à Tarbes, dans le style roman et, en style gothique, l’église de Laloubère et la chapelle des Carmes de Bagnères-de-Bigorre. Il restaura l’église de Cadéac et l’église paroissiale de Vic-en-Bigorre, un peu avant sa mort. D’après son biographe et parent, le brillant architecte diocésain, Louis Caddau, natif de Vic-en-Bigorre et élève des Beaux-arts comme lui, ce sont les églises d’Ossun et de Pujo qui paraissent les plus réussies et méritent une mention spéciale. Après l’architecture religieuse, très féconde, l’architecture civile : l’hospice civil de Barèges, plusieurs édifices de maisons particulières, des restaurations de châteaux, notamment celui d’Ourout, le musée et la tour Massey ainsi que la construction de la halle vicquoise, un des premiers essais de la construction, en fer, encore à ses débuts. Il mourut d’un mal implacable, le 19 septembre 1868, à l’âge de 56 ans. Le ler août 1908, le conseil municipal de Tarbes attribua à une voie publique de cette ville, au nord-est du jardin Massey, la dénomination de Jean-Jacques Latour.
Une œuvre d’art
Le devis financier fut déposé le ler août 1858 ; il s’élevait à 60000 F selon le vœu du conseil municipal. Le devis descriptif et le cahier des charges suivirent le ler février 1860. Le marché serait construit en fer et fonte, sur un sol de terre battue et la toiture en zinc ondulé qui, de l’avis du comité central des architectes, était le meilleur système connu. Les éléments furent réalisés en 1861-1862 et la halle terminée, en juin 1862. Cet ouvrage avait fière allure, l’architecte l’avait voulu identique aux halles centrales de Paris érigées huit années plus tôt par Victor Baltard, véritable précurseur de l’architecture du fer.