Chapitre 4

 

17e-18e - Eglise St-Martin décorée

    1 - Le 2 octobre 1677, la Ville passe commande pour la réalisation d’un retable en 3 volets au maître sculpteur Simon Boysson de Montpellier et à Vital de Castelbon, architecte à Puységur dans le Gers, en présence de Simon Junca, curé de Vic-en-Bigorre et Manaud de Monda, 1er Consul, pour la somme de 2200 livres.     

Le triptyque est ainsi réparti : le panneau central nous montre Saint-Martin, Évêque de Tours, escorté d’une femme et d’un clerc, ressuscitant un enfant à ses pieds. Au-dessus, le Christ ; à sa droite, Saint-Pierre tenant la clé, à sa gauche, Saint-Paul, la main sur l’épée. Le latéral gauche représente la décollation de Saint Jean-Baptiste, à droite, L’Assomption de la Vierge Marie entourée d’anges - Le dogme de la foi en L’Assomption ne fut proclamé que deux siècles plus tard, par Pie XII, le 1/11/1950. Aux angles supérieurs, des pots de feu symbolisent l’ardeur et la foi des martyrs. L’ensemble est en noyer massif.

Le 20 avril 1749, un contrat de dorure est établi avec Martin Accod de Lembeye et Jean Lapierre de l’Isle-en-Jourdain, soutenus par la caution de Jean Colomès, maître menuisier à Vic-en-Bigorre. C’est un festival de dorure «Ce n’est qu’ors sur fond d’or» dira mon ami historien Joseph Verley. 

Ce chef-d’œuvre sera classé Monument Historique, le 5 novembre 1953.

2 - De 1793 à 1795, l’église Saint-Martin est officiellement fermée au culte. En décembre 1793, les toitures de l’escalier d’accès au clocher et du clocher sont abattues, les cloches déposées et tous les insignes de la royauté et du culte martelés.

Le curé Antoine Darrabiat, originaire de Campan, a fermé l’église le 12 juin 1791. Il se fait «jureur», devient «cultivateur» et se met en ménage avec Madeleine Lataste, châtelaine du manoir de Saint-Aunis, qu’il épousera en 1798.

Chapitre 5

 

19e - Eglise St-Martin - Travaux

    1 - En 1801, le culte est rétabli. Le 27 mars 1803, le premier arc-doubleau au niveau du sanctuaire s’effondre et détruit une partie des aménagements du sanctuaire. La chute des débris a endommagé les sépultures situées dans les chapelles environnantes. En 1803, on reconstruit le premier arc-doubleau écroulé et les parties arrachées au mur de refend. Il sera définitivement restauré en 1863.

2 - En 1817 - Réalisation d’une porte de sortie, au Nord.

3 - De 1820 à 1886, divers travaux de restauration seront réalisés. En 1820, les toitures de l’église et de l’escalier + le sol du chemin de ronde découvert seront recouvert en ardoise. En 1863, les voûtes seront refaites en briques tubulaires avec pour maître d’œuvre Jean-Jacques Latour.

4 - Le projet de 1860 - Depuis toujours, les Vicquois regrettent la forme plate du chevet due aux impératifs monastiques : rigueur, simplicité, économie. La muraille d’enceinte du XIIIe siècle cache cette austère façade et atténue les regrets. À la disparition du rempart, au début du XVIIIe, l’espoir de voir une abside renaît.

5 - La séance municipale du 11 février 1861 - Les pour et les contre s’affrontent. M. Roques voudrait détruire l’Hôtel de Ville (1633) pour loger l’abside dessinée par Jean-Jacques Latour. Coût : 300000 F note le Maire Philippe Darros. M. de Pujo est contre l’abside et constate que la population pratiquante s’éparpille soit vers la chapelle de l’Hospice des Petites sœurs des Pauvres (Asile des Vieux aux Acacias), vers le couvent des Sœurs enseignantes du Saint Nom de Jésus (rue de Silhac), vers le couvent des Pères mendiants des Minimes (quartier Garderive), vers la chapelle de l’Hospice des Sœurs de Saint-Vincent-de-Paul (quartier Maubourguet) et vers la chapelle du Collège des garçons (quartier Artagnan-Rabastens). Donc, aucune nécessité d’agrandissement de l’église. Le projet est rejeté.

 

Chapitre 6

 

19e - Eglise St-Martin : Deux Latour

    1- Les travaux de la décennie 1857-1867 donneront à l’église Saint-Martin son visage actuel. Tous les travaux de réparations seront planifiés en août 1862, par Jean-Jacques Latour, tarbais et brillant architecte des Beaux-Arts de Paris, qui vient de terminer la construction de la Halle aux grains vicquoise, de style Victor Baltard, en juin 1862.

2 - Les travaux intérieurs débutent réellement en 1864, avec l’arrivée du curé doyen Michel Latour, natif d’Arreau, nommé par le Ministre du Culte, le 13 juin 1864. 

Dynamique, ardent pour son apostolat, aimé de ses paroissiens, il sera qualifié par Jean Robert Gardey, futur curé de Vic-en-Bigorre (1947-1955) : «d’artiste peintre, sculpteur et musicien à ses heures».  

Début 1865, Michel Latour écrit au Préfet : «Notre église possède pour chaire une espèce de cuve soutenue par des tréteaux mal joints, à laquelle on arrive par un genre d’escalier particulier formé de morceaux de planches, le tout semblable à ces échafauds sur lesquels travaillent les ouvriers maçons, en sorte qu’outre l’indécence de cet attirail, le pauvre curé risque de se casser le cou et culbuter cette étrange chaire sur les assistants toutes les fois qu’il y monte pour prêcher». 

Cette douloureuse allusion s’adressait à son prédécesseur Jean Augustin Authenac (1849-1864). La fabrication d’une nouvelle chaire est confiée à Carrère, sculpteur à Tarbes.

Le 27 octobre 1865, Jean-Jacques Latour traitera la chaire de «cuve de style bâtard - style XIVe». Le sculpteur acceptera de se conformer aux souhaits de l’architecte.