JOSEPH FITTE

Tout au long du XIXe siècle, et jusqu’à la grande charte républicaine de 1884, le maire de la commune n’est que le représentant de l’État. Il est nommé parmi trois candidats présentés par le Préfet. Après la nouvelle loi du 28 mars 1882, le maire et ses adjoints sont élus dans les chefs-lieux de département, d’arrondissements et de cantons.

 

Le combat politique de Joseph Fitte est très vif notamment pour les élections à la mairie de Vic-en-Bigorre, au canton et à la deuxième circonscription des Hautes-Pyrénées. On peut qualifier cet homme énergique et combatif de républicain laïque. Joseph Fitte est le premier maire élu dans la forme démocratique qui est celle d’aujourd’hui. Le maire devient alors le représentant de ses concitoyens. Durant ses divers mandats municipaux, il transformera profondément le chef-lieu de canton.

 

Les réalisations du XXe siècle

 

En 1893, il crée une chaire d’Agriculture où l’on enseigne les méthodes les plus rationnelles de culture. L’hôpital-hospice est agrandi par la création d’une maternité et d’une salle d’opérations. Il fait l’acquisition du moulin du Claquet appartenant à M. Jules Fourcade, le transforme en une petite usine électrique permettant un éclairage du centre de la ville, service public d’avant-garde dans le département. Il s’attache à engager des travaux de voirie : trottoirs, rigoles d’écoulement des eaux pluviales, dallage et pavage, élargissement des rues, ouverture d’une voie nouvelle - rue Eugène Ténot - agrandissement du cimetière. Il fait cimenter le sol de la halle aux grains, de style Baltard, construite en 1862.

 

Sa volonté politique d’embellissement et de transformation de la ville ne se dément pas. Le magnifique bois du Baradat dont les chênes étaient choisis par la marine royale, aux XVIIe et XVIIIe siècle, n’existe plus au XIXe siècle. Le lieu est inculte ; il le transforme en prairies. C’est son équipe qui établit un dépôt de tabacs et fait replanter d’aulnes le lieudit “Pradette”, au Marmajou. Les promenades sont jalonnées de bancs publics et les trottoirs de la place agrandis. Les rues de la périphérie sont mises en état, des aqueducs creusés, un lavoir construit.

 

Les chemins vicinaux reliant les communes d’Artagnan, Camalès, Lafitole, Saint-Lézer et les quartiers de la Herray, la Hountagnère, le Guinlet, sont reconstruits améliorant ainsi les transactions agricoles. Le vieux pont Debat - rue de la Marne - en bois, est remplacé par une structure métallique, en 1888.


Il met en place une assistance médicale pour les personnes âgées et les infirmes. A son passif, tout de même, ce piteux clocher actuel posé sur l’emplacement du mur clocher de style gothique toulousain si caractéristique du centre ville vicquois des siècles passés.

 

La nouvelle loi du 28 mars 1882 introduit l’élection des maires et adjoints dans les chefs-lieux de département, d’arrondissement et de canton. Avec une équipe dynamique, Joseph Fitte emporte tous les bastions, jusqu’en 1893. Le 8 février de cette année-là, le Préfet accepte la décision du maire vicquois de démissionner pour permettre une enquête administrative permettant d’éclairer sa gestion municipale.

 

Emile Lacassin, premier adjoint, prend les commandes de la ville pendant cette période. Le 29 septembre 1894, il reprend sa charge. Il entreprend de restaurer l’Hôtel de Ville un peu avant d’être atteint par la maladie. La mort surprend le député vicquois, le 11 janvier 1915, à l’hôpital de Bordeaux. Ses funérailles sont grandioses et son nom est donné à une avenue de la ville.