Chapitre 7

 

19e - Deux artistes

    À son arrivée en 1864, Michel Latour a trouvé l’édifice austère, sombre et froid, les soirs d’hiver. Aussi, fait-il part de son intention de faire placer des vitraux de couleur aux trois croisées orientales. 

Le 3 août 1865, l’architecte Jean-Jacques Latour choisit les peintres Ramon et Sotta de Condom. Les personnages : Jésus, Marie, Joseph (en pied au centre), Saint-Pierre, Saint-Paul (à gauche), Saint-Jean-Baptiste et Saint-Martin (à droite) seront exécutés à la peinture émaillée. Michel Latour adoptera les dessins de l’architecte mais fera retoucher le cou de la Vierge Marie beaucoup trop fort. 

La pose a lieu en novembre 1866. Le curé et le maire sont satisfaits, l’architecte, non. Grosse polémique. Les têtes du Christ et de la Vierge ont «des lignes trop raides et manquent de moelleux». Pour valider le marché, il faut l’accord des trois. Jugement de Salomon : le Préfet ordonne de retoucher la tête de la Vierge et non celle du Christ.

En 1866, le curé chanoine Michel Latour écrit à Philippe Darros, maire de Vic, pour exprimer l’amertume et le mécontentement de la population vicquoise qui voit traîner la restauration de l’église depuis 4 ans.

En août 1867, dans son désir de meubler les chapelles Saint Roch (St François) et Saint-Eutrope (Vierge) dans le bas-côté nord, le chanoine sépare les deux retables latéraux du retable principal et les fait raviver sur sa cassette personnelle. 

Cette séparation permet à Henry Abadie, peintre de Tarbes, de redorer (détrempe mate et brunie de 1749) les trois parties du retable de 1677.     

L’erreur du curé Michel Latour, commise dans l’enthousiasme, sera réparée par Jean Robert Gardey qui réunira les trois éléments, en 1950 (83 ans plus tard) avec l’aide d’une quinzaine d’artisans vicquois. 

La même année 1867, surélévation de 1m et percement de 6 baies au mur gouttereau Sud et de 2 baies sur le bas-côté Sud qui éclaire Saint-Martin d’un jour nouveau.

Chapitre 8

 

    19e - D’autres artistes

     Pour «réchauffer» le vaisseau, Michel Latour, peintre et sculpteur, réalise une Notre-Dame de Lourdes de la meilleure facture. Ornement majeur de la nouvelle chapelle de la Vierge, elle fut brisée par une malencontreuse manipulation, en 1985, plongeant les témoins dans le désarroi.

En 1823, peintures de la voûte de la nef et des contreforts (murailles) par un atelier d’Italiens (vestiges au mur Ouest). 

    En 1868, peintures à la voûte de la nef et aux voûtes des chapelles + badigeons décoratifs aux murs par le tarbais Pierre Darré qui signe aussi la décoration de la chapelle Saint-Joseph et celle du Tombeau (Saint-Sépulcre), en 1890.

    En 1992, un peintre-décorateur de Bagnères-de-Bigorre peint le fond de la chapelle du Sacré-Cœur et le porche d’entrée.

 Aujourd’hui, Bernard Berdou de Sarniguet (H.P), restaurateur de haute volée, excellent peintre décorateur utilisant les matériaux et les techniques des 16e, 17e, 18e et 19e siècles, a pris le relais dans ces deux chapelles et celle de la Vierge magnifiquement restaurée, en 2011-2012.

Le 19 septembre 1868, l’architecte Jean-Jacques Latour décède victime d’un mal implacable, à l’âge de 56 ans.

Chapitre 9

 

19e - Un statuaire

    1 - Paul Gayrard (1807-1855), auteur des statues des Évangélistes de l’église Sainte-Clotilde, à Paris, sculpte une Vierge debout, couronnée, en bois naturel (chêne) représentant «L’Immaculée Conception, les mains croisées sur la poitrine retenant un long voile, écrasant un serpent sous son pied droit». 

    Le 5 avril 1857, le Ministre d’État avise le Préfet des H.P que cette délicate pièce serait offerte à l’église de Vic-en-Bigorre. Elle est classée aux Monuments Historiques depuis le 25 août 1982. 

Je regrette infiniment le déplacement de la Vierge de Gayrard. Son emplacement d’origine, face à l’éclairage des baies du côté Sud, avait été approuvé à cet endroit par les Monuments Historiques, en 1982.

2 - La facture du maître-autel que l’on peut admirer aujourd’hui est du XVIIIe siècle. Marqueterie, cartouche, anges de coin en marbre, panneaux latéraux en stuc, en sont les éléments déterminants. Peut-être que le maître-autel, la cuve des fonts baptismaux et le bénitier sur pied, dans l’allée centrale, font partie d’une même dotation. La cuve et le bénitier sont en marbre veiné multicolore de Campan.

Pour permettre un rapprochement avec le maître-autel, les autels latéraux en bois ont remplacé les deux autels tombeaux en maçonnerie, à décoration florale et bouquets posés sur tables, de 1677.