VIC-EN-BIGORRE EN 1789
Les doléances de Vic-en-Bigorre
« D’après cet aperçu, vous devez sentir, Messieurs, combien il nous importe dans un moment ou le Roi et la Nation vont s’occuper du grand ouvrage de
la régénération et de l’amélioration de la Constitution politique de l’État, de faire entendre nos faibles voix et de demander:
1 - Que les députés de cette province aux États généraux ne soient point élus par l’assemblée de nos États; parce que cette assemblée n’est pas formée par les représentants du pays. On aurait beau
objecter qu’en 1614, les députés furent élus par les États, l’ignorance des vrais droits du Tiers État était si profonde dans ce siècle qu’il ne savait que gémir sous le poids de l’aristocratie
féodale. D’ailleurs la France étant une monarchie, le Monarque et la nation sont vivement intéressés à repousser de leur sein toute assemblée purement aristocratique.
2 - Que les Électeurs de chaque ordre s’assemblent séparément et qu’ils élisent librement leurs représentants.
3 - Que les représentants du Tiers État soient en nombre égal à ceux des deux autres ordres réunis et que les voix se colligent par têtes.
4 - Enfin que l’organisation de nos États soit modifiée à l’avenir sur le plan des trois ordres du Dauphiné ou des États du Béarn ».