Guerre d'indépendance de l'Espagne
L'Armée des Pyrénées
Vaillants généraux de Soult
1813-1814
Comte Maximilien Sébastien Foy
Général d'Empire
1775-1825
En 1808, maximilien Sébastien Foy est nommé général de brigade. Il est à la campagne d’Espagne, baron d’Empire en 1810, blessé à plusieurs reprises. Général de division en 1810, il est nommé commandant de la 1re division de l’armée du Portugal. Après la défaite de Vitoria du 21 juin 1813, au soir, la 5e division de l’armée du Portugal du général Maucune est arrivée à Mondragon escortant 700 voitures d’archives et autres effets précieux de la cour de Joseph-Napoléon. Le 22, le convoi a repris son chemin vers la France. La queue du convoi est à peine à une lieue de Mondragon que l’ennemi est déjà annoncé en masse sur la route royale. Foy demande à Maucune « de presser la marche de son monstrueux convoi ». Le combat s’engage à Aretxabaleta entre la tête de colonne de la 3e division du général Foy et 6000 Espagnols descendus des hauteurs de Salinas. Le combat coûte 100 hommes au général qui est légèrement blessé sans obligation de descendre de cheval. Il ne sait quelles forces Wellington mettra dans la poursuite des Français mais il est fermement décidé à se battre jusqu’au bout. Il écrit à Clarke, ministre de la Guerre : « Si l’ennemi est faible devant moi, je marcherai à lui et je le battrai ; je ne céderai le terrain qu’à la très grande supériorité du nombre. Je sens vivement combien il importe au service de l’Empereur que les Anglais n’entrent pas sur le territoire sacré de l’Empire ». Le 25 juin, il a une connaissance parfaite du corps anglais à sa poursuite : les 1re, 4e et 5e divisions anglaises, deux brigades portugaises, deux divisions espagnoles d’infanterie et une division de cavalerie anglaise. Ce corps de 30000 hommes est commandé par le général en chef Graham, commandant en second des forces britanniques dans la Péninsule. A 10 h du matin, l’ennemi tente de tourner les troupes de Foy massées dans Tolosa. Le général présente la 1re division de l’armée du Portugal et la brigade italienne. Un très vif combat s’engage sur la montagne d’Allaon (Belauntza) et sur la route royale de Tolosa à Pampelune. Sir Thomas Graham est à la tête de ses hommes. Les Alliés subissent des pertes sévères mais, par leur nombre supérieur, menacent de contourner les Français, par la gauche, et atteindre Andoain. Foy entend se battre tous les jours « jusqu’à neuf heures du soir » et ses hommes ont constamment l’avantage. Depuis cinq jours que la défaite de Vitoria est consommée, la petite armée du baron Foy forte de 12000 hommes ne s’est éloignée de la capitale de l’Alava que de 8 lieues de distance — environ 45 km — et neutralise le triple de forces ennemies. Elle engage une suite de petits combats en vue de retarder constamment la poursuite anglo-hispano-portugaise. Dans la nuit du 22 au 23 juin, le général en chef Graham a quitté l’armée de Lord Wellington avec un corps de 25000 hommes et se dirige de Salvatierra vers Villafranca en chasse des troupes impériales. Le général Foy regroupe 3000 hommes et les fait patienter pendant 36 h à Mondragon et à Bergara pour attendre le retour des hommes occupant Bilbao et la seigneurie de Biscaye. Ainsi, il pense avoir sauvé « 4000 bons soldats » des armées de l’Empereur. Attaqué en queue et de flanc par des forces trois fois supérieures, coupé quelquefois par le mouvement de l’ennemi, « il l’a toujours culbuté » avec ses 12000 hommes. Il n’a laissé en arrière ni un malade, ni un blessé. Les Anglais, Portugais et Espagnols ont éprouvé des pertes notables à Mondragon, Villafranca et Tolosa. Il a réuni environ 14000 baïonnettes qui demeurent, à ce moment-là, « la seule portion intacte de notre grande armée d’Espagne. Nos soldats sont à la frontière de France sans peur et sans reproche. Ils ont combattu comme s’ils eussent été tête de colonne d’une armée de 100000 hommes ». Commandant de la 1re division dans le corps de Reille, comte d’Empire en 1815, il sera nommé inspecteur général de l’infanterie puis député de l’Aisne. L'été 1825, il fait une cure à Cauterets dans les Hautes-Pyrénées. Il y croise George Sand qui le trouve bien malade. Il décèdera à son domicile parisien, le 28 novembre 1825, à l'âge de 50 ans.
Comte Jean-Isidore Harispe
Général d'Empire
1768-1855
Issu du corps des volontaires : Né à Baïgorry le 7 décembre 1768, volontaire en 1792, il forme en 1793 sa propre compagnie franche dont il devient le capitaine dès lors qu’il l’avait recrutée. Il prend part à la guerre contre l’Espagne durant la Révolution à partir de 1792 dans le secteur de Saint-Jean-Pied-de-Port. A la tête des « Chasseurs Basques », il forme avec les troupes de La Tour d’Auvergne la colonne infernale du général Delaborde en 1794. Il participe aux succès de Fontarabie, Vitoria et Bilbao. En 1800, à l’armée des Grisons, en 1801 à l’armée d’Italie, en 1802, colonel du 16e léger, il est à la Grande Armée de 1805 à 1807, grièvement blessé à Iéna en 1806, général de brigade le 29 janvier 1807, blessé à Friedland en 1807. En 1808, nommé baron d’Empire, il est affecté en Espagne comme chef d’Etat-major du futur 3e corps formé à Bayonne par Moncey. Il participe à la pacification puis à la défense de la Catalogne avec ce corps sous Junot, puis Suchet, dans lequel général de division en 1810, il prend le commandement d’une division. Il est fait comte d’Empire en janvier 1813. Après la défaite de Vitoria du 21 juin 1813, il reçoit l’ordre de rejoindre l’armée de Soult avec sa division, ce qu’il fait le 25 décembre 1813. Le ministre Clarke annonce que Lord Wellington commencera le siège par la Citadelle de Bayonne car ses lignes « resserrent au plus près » la place. Le général basque Harispe arrive à Bayonne, le 25 décembre. Le duc de Dalmatie établit, pour lui, la 8e division d’infanterie avec les troupes venues de l’armée d’Aragon qui étaient sous le commandement du général Paris. Il commandera l’extrême gauche de l’armée du Maréchal et tous les environs de Saint-Jean-Pied-de-Port. Il a débuté avec les chasseurs basques, en 1795. Son chef d’Etat-major était le conseiller général de Mauléon Etcheverry, chef de la Garde nationale, qui fut son compagnon d’armes. Il prend part à la bataille d’Orthez comme commandant de la 8e division sous les ordres du général Clauzel (aile gauche). Pour sa bravoure et son courage, le Mal Soult le citera ainsi que le général Foy. Il se distingue à la défense d’Aire-sur-l'Adour et de Toulouse où il est blessé par un boulet de canon qui lui emporte la moitié du pied. Après les hostilités, il prendra alors le commandement de la 5e Région militaire de Bordeaux. Rallié à Napoléon pendant les Cent-Jours, affecté sur la frontière espagnole, il ne participe pas à la défaite de Waterloo. Placé en non-activité en 1815, député de Mauléon sous la monarchie de Juillet de 1831 à 1834, pair de France en 1835, il est élevé à la dignité de maréchal de France sous Napoléon III, le 11 décembre 1851, au lendemain du coup d’État du 2 décembre 1851, et devient sénateur en 1852. Il décède le 26 mai 1855, à 86 ans, en son château de Lacarre (64220).
Figurines des deux généraux d'Empire Maximilien Foy et Jean-Isidore Harispe qui s'appuie, avec sa main droite, sur un makila basque, canne de néflier, à cause de ce boulet anglais qui emporta la moitié de son pied, à la bataille de Toulouse, le 10 avril 1814 ---> collection Hachette "Maréchaux d'Empire" ---> "Planète légendaire".