Chroniques n° 37 et n° 38 - 25 mars et 1er avril 2008

collection Jean Dupuy

Préséance dans le Clergé

 

En ce 1er avril 1789, 175 députés du Clergé bigourdan se rassemblent dans la grande salle du couvent des Cordeliers, aujourd’hui hôtel Moderne. M. Barquissan, curé de Saint-Jean, déclare que tous les membres de l’assemblée sont arrivés et qu’il convient de désigner celui qui présidera la séance. Conciliabules rapprochés dans un mouvement tournant qui balaye la salle. L’abbé de Charite réclame cette place d’honneur au nom des abbés bigourdans. L’abbé de Fajac, député du chapitre cathédral, la réclame pour son corps. L’abbé Darguil objecte en faveur des archidiacres. Puis, se manifeste l’archiprêtre de la Sède en faveur du corps des curés. Le comte de Gontaut, sénéchal d’épée de Bigorre, est tiraillé. Palabres interminables dans la salle. Tout à coup, une lueur divine, forcément, l’inspire. Et si l’on imitait les assemblées civiles où le conseiller le plus âgé est consulté? Sitôt dit, sitôt fait: l’abbé Gardey, archiprêtre de Villembits, en sa qualité de prêtre séculier le plus âgé est désigné. L’assemblée, surprise, hésite et convient que l’honneur de chaque corps est sauf. Unanime, elle approuve le choix judicieux du Sénéchal gratifié, ce jour-là, d’une sagesse digne du grand Salomon.

C. Larronde - "L'Arsenal de Tarbes, Histoire et Patrimoine"

Les Annamites

à Tarbes

 

Non, non, ce n’est pas un poisson d’avril! C’est le 15 août 1915, que le ministère de la Guerre, par l’intermédiaire du Commissariat à l’Immigration, fait appel à 374 ouvriers professionnels annamites pour l’effort de guerre, à l’Arsenal de Tarbes. Ils sont encadrés par des officiers et sous-officiers de l’infanterie coloniale. Ils arrivent le 20 septembre et sont rejoints, en novembre 1915, par 398 compatriotes. Leur assiduité et leur production ne satisfont pas du tout le colonel Roblin, directeur de l’A.T.S. D’ailleurs, et d’une manière générale, le colonel n’apprécie pas la main-d’œuvre étrangère coloniale qui est peu formée et peu qualifiée. Aussi refusera-t-il un grand nombre de Belges, Espagnols, Italiens, Grecs, Portugais et Russes recrutés par le Commissariat à l’immigration. Devant l’affluence de la main-d’œuvre étrangère à Tarbes, le commandant du 18e Corps organise le casernement de 2500 personnes, soit 1003 ouvriers militaires, 18 ouvriers civils, 877 Annamites, 20 Martiniquais, 7 Kabyles, 7 Marocains, 540 Malgaches et 28 Chinois à la caserne Reffye. L'hébergement "casse-tête" était organisé dans des baraquements de type Adrian, à l’intérieur de la cour de la caserne.