Chroniques n° 29 et n° 30 - 22 et 29 janvier 2008

Canente et Faunus - cliché Berthe Ursat-Dufrène

Léon Dufrène cet inconnu

 

Sont-ils nombreux les tarbais à connaître le sculpteur Léon Louis Dufrène, patronyme éponyme d'une rue dans le lotissement du Clauzier? Berthe Ursat-Dufrène, sa fille, me confiait : " Il aimait aussi la peinture, particulièrement les paysages de ses chères Pyrénées, la vallée de Campan et le jardin Massey qu’il réalisait à l’aquarelle ou à l’huile et qui revivaient sous son pinceau". Né à Paris, le 27 mai 1880, son père Benjamin Dufrène est serrurier chez Fichet société célèbre pour ses coffres-forts. Sa mère, Jeanne Brun est couturière, née à Barbazan-Debat. Après la mort du général Verchère de Reffye, l’Arsenal reprend les embauches en 1882. Les spécialistes y sont demandés et, pour placer quelques coffres dans l’établissement, papa Dufrène est volontaire. Pensez, la maman est tellement heureuse de revenir au pays… Ils s’installent au 36, avenue de la Gare, à Tarbes. A 13 ans, le jeune Léon fréquente l’école de dessin municipale de Jean Lataste et y fait remarquer un tracé exceptionnel. On le voit à l’atelier d’Henri Nelli où il côtoie les maîtres : Escoula, Mathet et Desca qui l’emmènera à Paris, en 1897. Mariage avec Séraphine qui deviendra son modèle, pièces romantiques et mythologiques, prix Piot en 1914, trajectoire fulgurante qui s’éteindra à la cote 304, le 24 août 1917.

cliché et étude archéologique Sylvain Doussau

Vous avez dit : bronze final ?

 

Il y a quelques années, Antonin Mollier, cultivateur au lieu-dit Candillac, sur la rive gauche de l’Estéous, à Maubourguet, recueillait un objet bizarre qu’il ne put identifier et le rangea. En 2001, il fait part de sa découverte à Sylvain Doussau, archéologue bien connu. Déjà le nom du lieu n’évoque qu’un chemin rural et laisse sous-entendre un domaine rural gallo-romain. Cette hache élancée, parfaitement bien conservée, laisse apparaître la couleur jaune du bronze. Pièce coulée en position verticale, le bronze ayant été versé par le sommet du talon, le travail de cintrage est évident par forgeage à l’enclume. D’un poids de 659 g, d’une longueur de 175 mm et d’une largeur de 40 mm, cette hache de Maubourguet ressemble fort à différentes haches trouvées en Aquitaine méridionale et dans les Pyrénées, plus particulièrement à celle d’Aragnouet. Les haches de ce type appartiennent au Bronze final III, soit de 700 à 1200 ans avant J.C. On en compte au moins 10 spécimens trouvés à Campan, à Payolle, Barbazan-Debat, Tarbes, dans l’Adour, Bazillac, Aurensan, Maubourguet, "preuves que les voies d’eau - Garonne, Nestes, Adour - constituaient durant cette période des axes commerciaux et des moyens de circulation par excellence".