Chroniques n° 1 & n° 2 - 10 et 17 avril 2007

Napoléon à Tarbes

 

L'arrivée de Napoléon, à Tarbes, le 23 juillet 1808, a mis la municipalité en émoi. C’est le moment où il y a vacance de maire. Jean Daléas, 1er adjoint, s'y colle. L'Empereur et l'Impératrice seront bien reçus. 

 

Pour les accueillir à l'entrée de la route de Pau, on délègue un comité composé d'un corps de Gendarmerie, d'une Garde d'Honneur et des Burràyres d'Ossun. 

 

Pourquoi distinguer cette corporation? Ces Beurrères ont acquis une solide réputation héritée de leurs ancêtres. La renommée de ces marchands de beurre est tellement établie, qu'en avril 1789, au moment d'écrire le grand cahier de doléances de la sénéchaussée de Bigorre, dans l'ordre du Tiers-Etat, "Ossun des burràyres" bénéficie de 4 députés pour 387 feux. 

 

Cette mention spécifique, précisée dans la liste des 280 communautés de Bigorre, est unique. Le sobriquet est devenu label de qualité. Quatre députés! Ossun se place derrière Tarbes, Campan, Bagnères, Vic-en-Bigorre et Saint-Pé mais devant Lourdes, Rabastens, Bordères, Ibos, Juillan, etc.

 

Au XIXe siècle, cela continue; les rouliers ossunois qui assurent le transport des marchandises entre Bayonne, Toulouse et Bordeaux, sont courtisés par les patrons comme des stars de la profession. 

 

Un bon plan : Tarbes

en 1749

 

Nous étions quatre salariés de l'Arsenal à fréquenter assidûment les dynamiques réunions mensuelles de la Société Académique des Hautes-Pyrénées,  à Tarbes. 

 

Notre aîné, Jules Héraut, était intarissable sur la description historique du chef-lieu bigourdan. En 1979, il décide de s'attaquer au bastion des vestiges muets des remparts tarbais. 

 

Je le croisais dans les allées de l'A.T.S, aujourd'hui dramatiquement désertes. Son visage s'illuminait et, très bas, confidentiellement, il me confiait ses découvertes au Bourg-Vieux, au Bourg-Neuf, au Portail d'Avant. Puis, silencieux, il repartait d'un pas rapide. 

 

Un jour, ce chercheur, qui avait fait redécouvrir aux tarbais leurs champs de repos, leurs hôtels de ville, du XVIIe à nos jours, m'avoua, tremblant d'émotion : "Je suis comblé! Mes chers collègues Pierre Lafitte-Matalas et Michel Cazanave, m'ont offert le plan!". 

 

Heureux, il allait publier le plan de Tarbes, dessiné le 7 mars 1749 par Bourgeois de Larozière et découvert, au mois de juin 1980, par les deux chercheurs arsenalistes, aux archives départementales d'Auch. 

 

Redessiné en août, complété, légendé et agrandi par lui-même, les tarbais connaissent, depuis, les contours particuliers de leur ville aux trois corps et six bourgs.