Chroniques n° 25 et n° 26 - 4 et 11 décembre 2007

Un châtelain au Conseil

 

Ce noble, chaud partisan de la Révolution, deviendra commandant de la Garde nationale de Tarbes, premier maire élu de la ville, président du Conseil Général des Hautes-Pyrénées sous l'Empire et la Restauration, maire de Labatut-Rivière. 

 

Pierre Clair de Fondeville possède deux résidences. L'une, à la campagne, au château de Labatut-Rivière, aujourd'hui en ruines, que son père Bertrand de Fondeville avait acheté en 1776. L'autre, à Tarbes, une maison de maître bigourdane à un étage - selon ma collègue Madeleine Navailh - sise au 73 de la rue Mal Foch.

 

    Après l'assassinat de son père à Marignac - Comminges - en 1781, il rejoint sa sœur Rose Marquette, à Tarbes. Cet homme "sans profession et sans fonction", vicomte et abbé laïque de Labatut-Rivière, baron de Montagnan, épouse Alexandrine Gémit, fille du marquis Louis de Luscan et devient vénérable de la loge de la Paix, en 1789.

 

    Par l'entremise de la franc-maçonnerie tarbaise, il est chargé d'installer les nouvelles institutions départementales avec le marquis de Gontaut et Bertrand Barère.

 

    Enfin, il sera élu membre de l'administration puis du directoire du département avant d'en devenir le président, le 10 juillet 1790. Beau parcours, non ?  

A l'assaut du Bergons

 

En 1919, à Bagnères-de-Bigorre, pour le cinquantenaire de la Société Ramond, trois "reines" de la montagne furent honorées. Une vraie : Jeanne d'Albret et deux "presque reines" Mme de Maintenon et la duchesse d'Angoulême. 

 

    Les étrangères ne rechignaient pas à la grimpette. Des Anglaises, des Hollandaises, des Allemandes, des Russes et des Espagnoles, avec parcimonie, à l'exception toutefois d'Eugénie de Montijo qui décrocha le gros lot chez nous.

 

    Ces voyageuses aux Pyrénées côtoyaient les Pyrénéennes, les vraies, celles qui vaquaient aux travaux des champs puis aux travaux de la maison. Dans les stations, ces étrangères voyaient ces femmes "danser, courir pour les distraire, les servir à table ou faire le ménage dans les pensions qui abritaient leurs haltes" nous raconte Nanou Saint-Lèbe. 

 

    Ces voyageuses admiraient les fillettes, les jeunes filles et les femmes mûres au port de reine, plaignant ces travailleuses usées avant l'âge mais se révoltant contre les "effrontées" qui voulaient extorquer trop vite leur argent. 

 

    Elles observaient avec curiosité, amusement ou envie une population locale humble qui regardait ces touristes riches venues se divertir, écrire, dessiner, étudier les mœurs d'un autre monde.