1834 - dessin de Pingret
La mémoire de Fedacou
Consultant les sujets que j'ai déjà traités, je me suis étonné de l'absence de lignes sur les
ouvrages de Georges Buisan. Oui, vous vous rappelez, cet «ethnologue» qui nous racontait admirablement et en épisodes feuilletonnés, la vie quotidienne d'un berger de la commune de Gèdre, en pays
Toy, appelé Henri Fedacou. Ce patronyme devint célébrissime durant l'été de 1984. Doté d'une mémoire intacte, Fedacou livra à l'ami Georges les coutumes et les gestes d'un quotidien à jamais révolu.
L'interwieveur s'effaçait devant un berger que Ramond qualifiait de «vrai possesseur des Pyrénées». Deux années de questionnement pour transcrire la vie rude dans les granges du Barrada, au pied de
Gavarnie où la maman d'Henri se chargeait de refaire le barguéro - parc mobile des ovins - chaque jour, encore à quelques semaines de sa naissance. Le moment venu, elle descendit accoucher à la
maison familiale, à Pragnères, à une demi-heure de marche. Claire, une voisine hélée au passage, servit de sage-femme. Puis, l'année suivante, elle revint au barguéro, le bébé sur la poitrine,
enveloppé dans un long châle de laine qui passait sur son épaule, descendait dans le dos et remontait sur le devant, pour former une poche - ét bancàu - dans laquelle le futur pâtre était niché. Joli
berceau, non ?