C. Larronde - "L'Arsenal de Tarbes, Histoire et Patrimoine"
Les Annamites
à Tarbes
Non, non, ce n’est pas un poisson d’avril ! C’est le 15 août 1915,
que le ministère de la Guerre, par l’intermédiaire du Commissariat à l’Immigration, fait appel à 374 ouvriers professionnels annamites pour l’effort de guerre, à l’Arsenal de Tarbes. Ils sont
encadrés par des officiers et sous-officiers de l’infanterie coloniale. Ils arrivent le 20 septembre et sont rejoints, en novembre 1915, par 398 compatriotes. Leur assiduité et leur
production ne satisfont pas du tout le colonel Roblin, directeur de l’A.T.S. D’ailleurs, et d’une manière générale, le colonel n’apprécie pas la main-d’œuvre étrangère coloniale qui est peu formée et
peu qualifiée. Aussi refusera-t-il un grand nombre de Belges, Espagnols, Italiens, Grecs, Portugais et Russes recrutés par le Commissariat à l’immigration. Devant l’affluence de la main-d’œuvre
étrangère à Tarbes, le commandant du 18e Corps organise le casernement de 2 500 personnes, soit 1 003 ouvriers militaires, 18 ouvriers civils, 877
Annamites, 20 Martiniquais, 7 Kabyles, 7 Marocains, 540 Malgaches et 28 Chinois à la caserne Reffye. L'hébergement "casse-tête" était organisé dans des baraquements de type Adrian, à l’intérieur de
la cour de la caserne.