dessin de Eyde
Pitié pour les Cagots
Le 31 décembre 1696, à Siarrouy, sont réunis dans la maison de Jean Betbèze et devant
Ducos, notaire royal, Dominique et Jean Campagnolle de Tostat, Dominique Larrieu d’Aurensan et Jean Barrère de Sarniguet. Ces hommes ont la particularité commune d’être cagots. Ils attendent quelques
instants l’arrivée de deux autres représentants de leurs frères d’infortune : Bertrand Dévèze, maître charpentier habitant de la ville de Tarbes et Jean Mascaras de Talazac.
Tout le monde est là. Dominique Campagnolle demande au notaire royal d’enregistrer sa déposition. En substance, les cagots de Bigorre n’acceptent plus les injures et les vexations des populations au
milieu desquelles ils vivent, nonobstant les ordonnances royales rendues en leur faveur. Ils décident de se grouper dans un Syndicat et chargeront leur ami Guillaume Bouix, maître charpentier de
Bagnères, de poursuivre devant le procureur et même, s’il le faut, devant l’Intendant de la Province, à Pau, tout offenseur ayant proféré les insultes suivantes : cagots,
capots, ladres, gahets, gésites, gésitains, etc. Tout offensé qui transigera, s’accommodera ou ne portera pas sa plainte, sera redevable d’une amende de 500 livres tournois (environ 25000 €
d'aujourd'hui). Non, mais !