Ouille ! Des serfs...
La lecture de la monographie du village de Sarrouilles, écrit par Émile Barragué en 1949, m’a fort
intéressé. L’avant-propos de ce livre, vendu au profit de l’orphelinat Lamon de Tarbes, nous rappelle que les habitants du haut Moyen Âge attachés à une terre serve s’appelaient les
« servi », « Auilles », puis, plus tard, les « Sar-Auilles ».
Au XIIe siècle, ils furent libres d’aller travailler à l’extérieur de la commune. Les
Serf-Auilles ne pouvaient acheter la terre mais la louer pour un bail prolongé moyennant une redevance en nature, après 1315.
L’affranchissement et le rachat de leur liberté, décidé par Louis le Hutin, furent symboliques.
Pour se faire, les bourgeois fournirent aux serfs une patraque, un sol, un liard et une obole pour prix de leur liberté. Le bail était transmissible à leur primogéniture mâle. Jusqu’avant la
Révolution, Sarrouilles n’est qu’un hameau d’Aureilhan. Le lieu est administré par un seigneur ecclésiastique qui siège à Aureilhan et qui porte le titre de Seigneur
Commandeur.
Donc, ici, pas de seigneur laïque. Les révolutionnaires aboliront cette redevance et les
Sarroullés deviendront propriétaires de la terre que leurs ancêtres avaient défrichée et les sépareront de la commune tutélaire.