photo Sylvain Doussau
Sources argentées
Pendant la décennie 1970-1980, mon ami archéologue Sylvain Doussau dirigea ses recherches vers les
fontaines cultuelles de Maubourguet.
Nous savons tous que la dévotion pour les eaux jaillissantes a survécu à l'éradication
du paganisme. Jusqu'à la dernière guerre mondiale, les rassemblements et les processions aux saints qui patronnaient ces sources étaient ferveurs courantes.
Sur le célèbre "cami roumiou", deux fontaines étaient connues par la délicieuse
appellation de "honts de Mous dé Basch" ou fontaines d'en bas. La tradition orale voulait que l'on pratiquât le culte à la Vierge, un peu à l'avance, puisque les rassemblements avaient lieu le jour
du solstice, à la Saint Jean d'été.
L'Église voulut rompre cette tradition dans le dernier quart du XVIIIe siècle, puis, se
ravisant, fit installer des troncs devant les sources avec l'accord des élus maubourguétois, de la fabrique de l'église Notre-Dame et même du Préfet.
Opportunistes et malignes les autorités. Les pèlerins qui, jusque là, jetaient tout au
long du ruisseau cultuel leur pièce de monnaie pieusement économisée, étaient invités, instamment, à viser l'ouverture de pierre du tronc sanctuaire.
Le païen était terrassé, le clergé triomphait.