Folklore et traditions
Violet Alford deviendra une folkloriste distinguée de nos vallées
pyrénéennes, en 1937.
Elle observe que les bambins bigourdans « qui déclament un récitatif en le
scandant avec leurs sabots », entonnent des chansons à boire tout en demandant, avec autorité, des châtaignes et des pommes.
Cette scène a lieu à Vic-en-Bigorre, le jour de Noël, dans toutes
les maisons où un bébé est né dans l’année. Les parents pingres se voient menacés dans leur descendance car l’héritier sera « Tordu comme une queue-de-cochon et aussi bête qu’un
sabot ».
Les 13 Baladins de Gèdre vêtus d’un béret, d’une chemise blanche
empesée, d’un pantalon noir, d’une large ceinture rouge et de rubans sur les habits, s’avancent sur 12 mesures exécutant une chanson à danser, rythmée par des coups de bâton sur le sol. Ils
accompagnent l’Ours qui, à la Chandeleur, "jette un coup d’œil hors de sa tanière".
Mais ce n’est que le jeudi gras qu’il prend figure humaine, velu et
masqué, courant les champs revêtu d’une cape en peau de chèvre. Enchaîné, il s’adonne au rituel obscène de la fécondité.
À Luz, l’Ours a un dresseur au visage peint qui porte un collier d’âne
avec des clochettes et une corne de bœuf dans laquelle il souffle éperdument.