Les Maires de Vic-en-Bigorre
de Louis XIV à l'an 2000
Jusqu'en 1692, l'administration de la ville est bâtie sur le modèle suivant : une assemblée générale des habitants, une assemblée de notables et un exécutif composé de Consuls qui administrent la ville et font exécuter les décisions du roi. À Vic-en-Bigorre, l'assemblée générale des habitants est composée de tous ceux qui ont été reçus "voisin" ou, en gascon, "besî" et s'intitule la "Besiàu". L'assemblée des notables vicquois, c'est une trentaine de "vieux officiers" qui forment le "Conseil".
De Jean Junca-Lasmues, premier maire, qui s'offre la première charge municipale mise en vente par la trésorerie royale pour la coquette somme de 8000 livres, en 1692, à Claude Miqueu à la tête de la mairie vicquoise au seuil de l'an 2000, il s'en est passé de drôles dans l'amphithéâtre des premières ambitions politiques.
Les maires du XVIII° siècle achètent l'office de premier magistrat quand ils en ont les moyens mais sont désignés par le roi dans le cas contraire. Aussi, c'est à une alternance de maires officiers ou désignés à laquelle on assiste. Quatre périodes d'achat seront suivies de périodes de désignation. À la Révolution, on rompt avec le passé. En décembre 1789, l'abolition des municipalités est votée par l'Assemblée Constituante et approuvée par le roi. Les maires du XIXe siècle sont choisis dans ou hors du conseil municipal et sont nommés par le représentant de l'État, jusqu'en 1881, Mais il faut attendre la loi d'avril 1884, pour que la grande charte républicaine triomphe.
Les maires vicquois viennent de tous les horizons et ils exercent les métiers les plus divers. La durée d'un mandat électoral peut, parfois, être très courte : 100 jours pour Arnaud Larré ou beaucoup plus longue : 30 ans pour Camille Darros et 32 ans pour Joseph Fitte. Il arrive même que l'on y passe une bonne partie de sa vie : 42 ans pour Jean Barros ! Durant trois siècles, les projets d'aménagement et d'embellissement de la Cité foisonnent mais l'argent, ce nerf de la guerre et des réalisations en tous genres manque, hélas, de manière chronique. Aussi faut-il jongler avec le double impératif de faire progresser la ville dont on a la charge et juguler une dette municipale sous peine de périr par défaveur populaire.
Il a m'a semblé important de faire connaître au public ces hommes qui ont administré la communauté vicquoise avec ardeur sinon avec foi et, tou-jours, avec un engagement personnel total. Rien que pour cela, ils méritent le respect car ils sont les fiers artisans de l'évolution de notre société.
Morceaux choisis :
"Depuis la fin du XVII° siècle et jusqu'en 1816, il n'est pas rare de rencontrer des maires ayant embrassé la carrière militaire. Une très forte tradition ancrée dans les familles bourgeoises vicquoises veut qu'un ou plusieurs fils s'engagent dans le métier des armes, souvent à la suite de leur père : Jean Junca-Lasmues, Jacques Harader, Vincent Ramondjean, Jean Claude Junca, Dominique Lalanne, Antoine Pujo de Labatut, Jacques Germain Maigné de Sallenave, Jean-François Antoine de Pujo-Jû. La plupart de ces hommes ont été inquiétés par les jacobins vicquois pour leur apparte-nance ou leurs alliances avec l'aristocratie.
Après les militaires, les maires avocats, magistrats, notaires et médecins : César Bouchotte, Jean Suzanne Combessies, avocats en Parlement, Arnaud Larré, avocat du Roi, Jacques Manuel Fourcade, bâtonnier des avocats de Paris, Jean Cazaubon, Jean-Gabriel Roques, Jean-François Laffeuillade, médecins "généralistes", Camille Sarthou, médecin dentiste, Joseph Fitte, médecin vétérinaire, Jean Dominique Dupont, Camille Darros, notaires, Théos Salles, juge de Paix. Des com-merçants et des fonctionnaires, aussi : Louis Bouvet, négociant en tissus, Jean Barros, restaurateur, Pierre Guillard, représentant commercial, Germain Pujo, conseiller en Préfecture, Louis Fourcade, administrateur public et Claude Miqueu, professeur d'université."
Édition Société Académique des Hautes-Pyrénées
80 pages - 1999.
Joseph Fitte, maire de Vic-en-Bigorre, de 1881 à 1915 - Buste en bronze de Firmin Michelet.
Prix de l'ouvrage = 13 € + Frais d'envoi (France métropolitaine) = 5 €
Total : 18 €
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