Chroniques n° 43 et n° 44 - 13 et 20 mai 2008

1834 - dessin de Pingret

La mémoire de Fedacou

 

Consultant les sujets que j'ai déjà traités, je me suis étonné de l'absence de lignes sur les ouvrages de Georges Buisan. Oui, vous vous rappelez, cet «ethnologue» qui nous racontait admirablement et en épisodes feuilletonnés, la vie quotidienne d'un berger de la commune de Gèdre, en pays Toy, appelé Henri Fedacou. Ce patronyme devint célébrissime durant l'été de 1984. Doté d'une mémoire intacte, Fedacou livra à l'ami Georges les coutumes et les gestes d'un quotidien à jamais révolu. L'interwieveur s'effaçait devant un berger que Ramond qualifiait de «vrai possesseur des Pyrénées». Deux années de questionnement pour transcrire la vie rude dans les granges du Barrada, au pied de Gavarnie où la maman d'Henri se chargeait de refaire le barguéro - parc mobile des ovins - chaque jour, encore à quelques semaines de sa naissance. Le moment venu, elle descendit accoucher à la maison familiale, à Pragnères, à une demi-heure de marche. Claire, une voisine hélée au passage, servit de sage-femme. Puis, l'année suivante, elle revint au barguéro, le bébé sur la poitrine, enveloppé dans un long châle de laine qui passait sur son épaule, descendait dans le dos et remontait sur le devant, pour former une poche - ét bancàu - dans laquelle le futur pâtre était niché. Joli berceau, non?

Mauvezin au XIXe siècle

Le château-fort de Mauvezin

 

Inhabité à partir du XVIIe siècle, le château de Mauvezin tomba peu à peu en ruines. Devenu propriété communale à la Révolution, il est saccagé par les paysans qui emportent bois, fers et pierres pour compléter leurs maisons et leurs granges. Furent détruites: l'enceinte secondaire enveloppant l'esplanade et les défenses avancées de l'entrée: rampe d'accès, pont-levis, barbacanes et palissades. En 1875, les ruines sont rachetées par Achille Jubinal qui veut en faire un lieu d'intérêt public avec musée. Hélas, il décède le 23 décembre 1875. Les vieilles murailles retombent dans un lugubre déclin. La forteresse est identifiée sur le cadastre de la commune sous le vocable de «masure». Puis, un ancien entrepreneur du Gers, Albin Bibal, maire et conseiller général de Masseube, souhaite relever ces ruines; ce qu'il obtient par la rétrocession des pierres au prix d'achat par la famille Jubinal. Première restauration : 1906. Il rachète les terres entourant la forteresse et fait placer un escalier à vis pour y accéder. Porte, porche et escalier double pour chemin de ronde y sont reconstitués. Enfin, la réparation des cinq étages du donjon effaça le pillage inconsidéré. En 1907, il eut la générosité d'offrir le château à l'Escole Gastoû Fébus. Élégant, non?

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