Soult dans les Pyrénées

ou la retraite des sans-souliers

 

C'est l’histoire d'une lente et douloureuse retraite de l'armée française des Pyrénées, commandée par le maréchal Jean de Dieu Soult, retardant, par une habile stratégie défensive et l'héroïsme quotidien de ses hommes, le succès final de l'armée alliée de Sir Arthur Wellesley, marquis de Wellington. Mal chaussés et souvent affamés, 40000 soldats se battent avec un acharnement féroce et une bravoure inouïe pour la défense de l'aigle impériale, de Vitoria (Espagne) à Toulouse (France). L’auteur fait un récit détaillé de toutes les batailles accompagné de cartes explicatives et d'une correspondance inédite extirpée du tréfonds des archives militaires du Service Historique de la Défense, au fort de Vincennes. Jour après jour, le lecteur observe et mesure la poussée ennemie et participe à l'inexorable progression des forces coalisées, commandées par le prudent généralissime anglais, à la poursuite du maréchal Soult, duc de Dalmatie, qualifié par Napoléon Bonaparte de "meilleur manœuvrier de l'Europe". Cet ouvrage apporte un nouvel éclairage sur une guerre qui a marqué le Sud-Ouest gascon. Un livre sérieux, documenté, émouvant.

 

Morceaux choisis

 

Le maréchal déplore ce mauvais temps qui ne cesse pas et la vision de son armée lui arrache : “Aujourd’hui, j’ai été effrayé de la quantité d’hommes qui manquent entièrement de souliers : si je n’en trouvai pas à Toulouse, ainsi que des capotes, je serais très embarrassé”. Terrible constatation dans la bouche du maréchal de France, Jean de Dieu Soult, effrayé de voir son armée déchaussée avancer, si vaillamment, par un temps exécrable. 

 

Le lecteur comprend aisément pourquoi l’histoire de ces hommes, sans souliers, qui battent retraite depuis dix mois sur les terrains les plus escarpés et dont les souffrances corporelles et le sang sont le lot quotidien, nous a inspiré le sous-titre de cet ouvrage. Les désertions se multiplient tous les jours. Il ne reste plus un seul conscrit des départements situés sur la rive gauche de la Garonne. Les derniers jours de mars 1814 se passent dans l’attente du grand choc qui décidera, sans aucun doute, du sort des armes impériales.

Les hôpitaux militaires ne recevant plus d’argent de l’État pour leur propre fonctionnement ou l’achat de médicaments, la charité publique pourvoit à cette carence. Depuis l’été 1808, Rabastens de Bigorre est décrété gite d’étape pour toutes les troupes traversant le département avant évacuation sur les hôpitaux de Toulouse. Les malades passent la nuit sous la halle du bourg parce que les habitations en sont remplies et que “les citoyens ont cédé leurs mauvais lits”. Le docteur Sicard, maire de Rabastens, réclame des paillasses, couvertures, draps, vieux matelas et traversins. Il remercie Antoine de Pujo-Lengros, son voisin et homologue vicquois, de ses envois “pour ce grand nombre de militaires qui encombrent ce misérable gite d’étape”. 

Les familles de la bourgeoisie vicquoise ont fait parvenir des couvertures, des draps en fil d’étoupe, des paillasses en toile d’étoupe, des matelas, des traversins en toile de coutil et des linceuls d’étape pour “adoucir le sort des militaires qui passent et séjournent dans cette ville pendant l’hiver”.

Édition Société académique des Hautes-Pyrénées - 194 pages - 2000.

Prix de l'ouvrage = 13 € + Frais d'envoi (France métropolitaine) = 5 €

 

Total : 18 €

 

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claude.larronde@orange.fr