TROIS CANONS ANCIENS

 

Épargnés par les déclassements et les envois massifs en fonderie de 1870, trois beaux canons dʼépoque Louis XV ornaient lʼentrée de lʼAtelier de construction de Tarbes (A.T.S). Fort heureusement, ils sont toujours là et nous rappellent la vigilance qui doit être la nôtre face à ce fleuron du patrimoine tarbais. 

 

Aucun courrier, aucune directive ne précise la date dʼarrivée de ces trois magnifiques pièces dʼartillerie française du XVIIIe siècle à lʼAtelier de construction de Tarbes. On peut imaginer une initiative du fondateur Auguste Verchère de Reffye mais aussi celle dʼun de ses successeurs soucieux de rappeler la vocation première de lʼétablissement qui fut « Atelier de construction de lʼArtillerie » à partir de juillet 1872. 

 

Dans un article écrit dans le journal dʼentreprise « Infocadre » - n° spécial de janvier 1987 consacré à lʼartillerie, à Tarbes - Michel Decker, Ingénieur en chef de lʼArmement en retraite et Conseiller technique au Musée de lʼArmée, nous éclaire sur la nature et la provenance de ces belles pièces. Les inscriptions quʼelles portent, leur morphologie, leurs proportions et leur ornementation typique les font reconnaître pour des canons à lʼordonnance de 1732, étape significative de la réglementation de lʼartillerie de terre, au XVIIIe siècle.

Caractères communs aux 3 canons 

 

- Les armes et les emblèmes : soleil rayonnant avec devise NEC PLURIBUS IMPAR (littéralement : «Inférieur à personne») du roi de France sur le premier renfort. 

 

- La maxime ULTIMA RATIO REGUM (littéralement : «Le dernier argument des Rois») attribuée par le cardinal de Richelieu à lʼartillerie royale, en 1628, et systématiquement inscrite sur tous les canons jusquʼen 1774, sur un ruban à mi-volée. 

 

- Les armes et la titulature de Louis Charles de Bourbon, comte dʼEu, duc dʼAumale et petit-fils légitimé de Louis XIV, grand maître et capitaine général de lʼArtillerie de France, de mai 1736 à novembre 1755, dernier titulaire de ce grand office de la Couronne, à la base de la volée. 

 

- Les anses en dauphin pâmé et frises dʼornements sur la ceinture de volée et à la base de la tulipe.