Bestiaire

 

Bigourdan

 

MEDIEVAL

 

Hautes-Pyrénées Nord

 

Extraits de textes

Laure Latanne-Bey

La Colombe

 

Cloître du jardin Massey

 

Dans l'Évangile, la colombe symbolise la grâce du Saint-Esprit. Elle est ce souffle qui descend sur les apôtres et sur la Vierge, à la Pentecôte, sous la formes de "langues de feu". Emplis de l'Esprit saint, ils peuvent parler en autant de langues désirées pour divulguer la parole de Dieu. La descente de l'Esprit saint mêle souvent la colombe aux rayons lumineux (une gloire), et répond à l'Ascension, taillée sur l'autre face du chapiteau.

Les Evangélistes

 

Église Saint-Jean de Tarbes

 

Sur ce chapiteau de la nef, en pierre du XVe siècle, les évangélistes, représentés avec ou par leur symbole, apparaissent dès le heut Moyen Âge. L'art médiéval des Pyrénées est imprégné de la vision de saint Jean qui, dans son texte de l'Apocalypse, décrit la fin des temps et la parousie du Christ. Les quatre "Animaux" encadrent le Christ et tournent leur visage vers lui. Le Tétramorphe synthétise en une image unique ce sur quoi s'est bâti le christianisme : les saintes Écritures que tient le Christ et les Évangiles portés par chacun des évangélistes : Jean (l'aigle, en haut à gauche), Luc (le bœuf, en dessous), Matthieu, (l'ange, en haut à droite) et Marc (le lion, en bas à droite).

Le Singe

 

Cloître du jardin Massey

 

Sur ce chapiteau en marbre du XIVe siècle, deux singes tiennent, comme un blason, un masque humain tirant la langue. Le singe est un animal connu du Moyen Âge. Charlemagne en possédait dans sa ménagerie et les auteurs antiques, toujours très lus par les théologiens, le considéraient comme l'animal le plus ressemblant à l'homme. Pour la pensée médiévale, le singe est un être ambigu, qui ressemble à l'homme non par nature mais par artifice, car il fait semblant de lui ressembler.  Il triche et il trompe, ce qui le rend encore plus diabolique. Rien d'étonnant à ce que ces deux singes présentent un masque grimaçant.

Le Dragon

 

Église Saint-Jean-Baptiste de Mazères

 

Chapiteau du chœur en pierre calcaire du XIIe siècle, polychromie moderne. La punition des vices est image commune dans les églises. L'homme ou la femme coupables d'avarice, de luxure ou de tout autre péché sont dévorés par des bêtes démoniaques, comme ici un dragon. On le retrouve sur le chapiteau de la nef en l'église Saint-Sever de Rustan.