SOULT ET WELLINGTON A TARBES

LE 20 MARS 1814

Après la féroce bataille de Vic-en-Bigorre, l’objectif du maréchal Jean de Dieu Soult est de durer et de préserver son effectif combattant. En soirée du 19 mars, Drouet d’Erlon reçoit l’ordre de se retirer jusqu’à Pujo. La 4e division de Taupin organise son bivouac, sur le plateau de Ger, en protection des divisions Maransin (5e), Villatte (6e) et Harispe (8e) qui s’installent autour d’Ibos. La procession des équipages et des blessés arrive à Tarbes, dans la nuit.

 

20 mars 1814 - À l’aube, Reille est chargé de s’établir sur les faubourgs de Tarbes. Il dispose deux bataillons et deux escadrons sur la place du Maubourguet - Verdun - et deux canons pour «éclairer» la route de Rabastens-de-Bigorre, en avant du village d’Aureilhan. La 4e division se place en arrière, en réserve sur la route de Tournay avec la 5e division. Avec les 5e et 22e Rgt de chasseurs à cheval, Vial est à leur disposition. Dès que Reille aura manœuvré, D’Erlon réunira les 1re et 2e division, en arrière de Barbazan-Debat.

 

Combat de Tarbes - Ce matin-là, Wellington regroupe ses forces en deux colonnes. Rive gauche de l’Adour et par la route de Vic-en-Bigorre, la colonne de droite est formée par le corps de Hill, précédé par la cavalerie allemande de Von Bock et la 3e division de Picton. À travers champs et vignes de hautains, appuyée à l’Echez, marche une flanc-garde. Rive droite de l’Adour et par la route de Rabastens, une colonne tente de déborder les Français sur leur droite. Elle est composée de la division légère de Von Alten, la brigade légère des hussards de Somerset, la brigade lourde des dragons de Ponsomby, la 6e division de Clinton et la division espagnole de Freyre. Suit, en couverture, la brigade légère des hussards de Vivian à laquelle viendra s’ajouter la 4e division de Cole. On compte 6000 cavaliers et 24000 hommes.

 

À 11 h, Hill se déploie autour de Tarbes, sur la rive gauche de l’Adour. À midi, Von Alten attaque les positions d’Harispe qui, depuis la colline d’Orleix, pointe deux canons, à 700 m de la route. Les hussards de Somerset se replient à l’ouest de la route. Les cavaleries anglaises ne peuvent encercler les troupes du Maréchal car elles opèrent sur une plaine coupée de rangées innombrables de vignes de hautains. Elles doivent se déplacer dans l’axe de la route et les bordures n’offrent aucun abri. Clinton a compris l’inconfort de la situation. Il bifurque vers Dours, par l’est, puis revient sur l’arrière d’Harispe, par Pouyastruc. Le Basque voit la manœuvre de contournement. Il attaque les chasseurs de Von Alten puis se replie sur Boulin. Clinton force Villatte à quitter Oléac. Jusqu’à la nuit, les attaques répétées de Von Alten, vers Sarrouilles et Laslades, rejettent les divisions de Clauzel qui, de crête en crête, peuvent gagner Tournay, par Coussan. Les unités de cavalerie du général Pierre Soult sont harcelées et menacées par Vivian. Ces manœuvres de diversion permettent au gros de l’armée des Pyrénées d’atteindre Tournay.

 

À 14 h, Hill et Picton entrent dans Tarbes. Ils traversent la ville aux cris de «Vivent les Anglais» que pousse la population, selon l’affirmation de Sir Thomas Picton. Von Alten pénètre dans Aureilhan. À 16 h, les troupes alliées atteignent les hauteurs de la chapelle de Piétat et de Barbazan-Debat. Taupin n’a pu défendre l’entrée de Tarbes et a dû céder le pont de l’Adour à Hill. Il essuie les tirs d’artillerie des coalisés et peut échapper à la cavalerie de Von Bock qui le menace vers Mascaras. Il est protégé par les tirs nourris des artilleurs français postés à Lhez, sur la rive droite de L’Arrêt.

 

À 20 h, Reille et Drouet d’Erlon arrivent à Tournay. Hill s’étend d’Angos à Mascaras, Picton est à Calavanté et Lespouey, Von Alten est à Lansac et Laslades, en lisière du bois de l’Arrêt, Clinton est à Coussan et les brigades de Ponsomby et Somerset font pacager leurs chevaux dans le même bois. La division espagnole de Freyre est positionnée à Sarrouilles et à Boulin. Dans la soirée, l’armée coalisée s’étend de Tarbes à la rivière de l’Arrêt, jusqu’au confluent de l’Arros.

 

Dans son rapport à Bathurst, premier ministre anglais, le marquis de Wellington déplore 51 tués, 425 blessés et 38 disparus pour les journées des 19 et 20 mars 1814.

                                                                   Claude Larronde

                       Maréchal Jean de Dieu Soult

                          Duc de Dalmatie  

Field Marshal Arthur Wellesley

 Duc de Wellington