L'ANNEE 1915
Faute d'avancées significatives sur un front qui va des Vosges à la mer du Nord, les deux armées
ennemies se sont enterrées, dès le mois d'octobre 1914. Les Poilus du canton de Vic-en-Bigorre sont engagés sur tous les fronts.
Grandes batailles ⇒ pertes :
1915 : Reprise de l’offensive (8), 2e d’Artois-Pas-de-Calais (16), 3e d’Artois (3). Autres opérations (29).
18e Régiment d’infanterie – Pau
1915 : Chemin des Dames - Aisne : Oulches, Vassogne, Vauclair, bois Foulon, Trou de l’Enfer.
Field Marchal French
commandant la British Expeditionary Force
Les premières tranchées
Au mois d'Avril 1915, à Langemarck, près de Ypres apparaissent les premiers gaz à l'Ypérite qui
provoquent des morts atroces parmi les poilus bigourdans.
Les premiers gazés
Ces gaz chlorés ont été inventés par le chef du laboratoire de chimie, attaché au haut
commandement, Fritz Haber, juif et Prix Nobel de chimie, en 1918. Récompense abondamment sifflée par l'assistance, lors de sa remise. Haber poursuivra ses efforts et créera le Ziklon B, de
sinistre mémoire, en 1920.
Les Poilus alliés devaient se protéger, tant bien que mal, en appliquant sur leur visage des
tampons ouatés imbibés d'yposulfite de soude qui avait la propriété d'intercepter les éléments toxiques du chlore. Les masques à gaz n'allaient pas tarder à apparaître sur le champ de
bataille.
La riposte française
23 septembre 1915 :
« En arrivant à Roclincourt (Pas-de-Calais), nous sommes accueillis par un ouragan
de fer, par une grêle de 105 fusants et percutants qui abattent et pulvérisent les derniers murs restant encore debout. Nous avançons à travers les boyaux remplis de boue gluante où l’on s’embourbe
jusqu’aux genoux. On glisse, on tombe ; à tout instant il faut se baisser pour échapper aux gerbes d’éclats d’acier et de pierre que projettent les obus. Il est inutile de rester groupés tous
ensemble ».
Sous-lieutenant Louis Caujolle – 209e RI
Le Sous-lieutenant sera gravement blessé en montant à l'assaut, à la tête de ses hommes. Un peu
avant, le général tarbais Ferdinand Foch, qui va diriger l’attaque, les a rassemblés, à l’arrière, dans un pré.
"Nous sommes là près de 500 officiers et
sous-officiers groupés autour du chef, en carré. Le général Foch, que nous voyons pour la première fois, nous fait grande impression. C’est la première fois depuis le début de la guerre que nous
voyons un général français vainqueur de la redoutable armée allemande. Vainqueur de la Garde allemande aux marais de Saint-Gond et un des principaux artisans de notre grande victoire de la Marne,
vainqueur des Allemands sur l’Yser !".
2e bataille d’Artois - 2e bataille de Champagne - 25 septembre - 19 octobre 1915 : (16 morts)
Général Ferdinand Foch
Sanglé dans son dolman noir d’artilleur, svelte, nerveux et souple comme un officier de cavalerie;
le képi un peu rabattu sur les yeux, le visage énergique, la voix nette, le général Ferdinand Foch, né à Tarbes (65), nous expose avec clarté en pesant sur les mots essentiels, en répétant, au
besoin, les buts et les directives de l’attaque qui se prépare :
« Vous êtes des chefs et quelque soit votre grade, depuis le général jusqu’au simple chef
de section, vous devez vous préparer de toute votre âme, de toute votre conscience, à la mission qui vous incombe. Les hommes vous suivront partout. Mais à vous de savoir bien les conduire. À vous
donc de reconnaître minutieusement, dès à présent, les zones d’action et les objectifs qui vous sont assignés. Avant de conduire vos hommes dans les positions de départ, allez dès à présent les
reconnaître, reconnaître les itinéraires pour éviter des erreurs et des fatigues inutiles à vos hommes. Allez en toute première ligne, étudiez, regardez le terrain sur lequel vous allez vous élancer.
Cherchez un point de repère pour le premier bond en avant, puis pensez aux autres points de repère, aux autres objectifs vers lesquels vous orienterez vos hommes au cours de la progression. Le haut
commandement fera son devoir et préparera tout avec la dernière minutie. À vous de faire le vôtre ».
Photos de Foch et de French "L'Illustration"
Photo Sous-lieutenant Caujolle : Claude Larronde
Autres photos : Augustin Simon