LES VICOMTES DE RIVIERE-BASSE

Effigie du Vicomte

Pour Pierre Laboulinière, “La maison des seigneurs de Labatut-Rivière était fort ancienne et très distinguée, il en est question dans les coutumes de Bigorre de l’an 1097”.

 

Pour Anatole Carsalade du Pont “Les vicomtes de Rivière ne possédèrent jamais la vicomté de Rivière, ce titre venait de ce que, dès le XIIe et XIIIe siècle, ils étaient presque héréditairement gouverneurs du pays de Rivière et qu’alors le seigneur s’appelait vicomte lorsque le suzerain était comte”.

 

Pour Jean-Baptiste Larcher “Pour justifier l’opinion où l’on est que le chevalier de Rivière descendait des vicomtes de Rivière, on allègue le mariage d’un de ses seigneurs, en 1280, avec Claire-Eugénie de Haverings, fille de Jean de Haverings, gouverneur de Guyenne et sénéchal de Gascogne pour le roi d’Angleterre".

 

Ceci remet en perspective la place qu’occupe le vicomte de Rivière-Basse auprès des premiers comtes légitimes de Bigorre. À la mort de Gaston VII, Bernard est vicomte de Rivière, seigneur de Labatut. Odon III, vicomte de Rivière, est le fils du précédent. Son fils, Odon IV, damoiseau, rend hommage à Jean Ier, comte d’Armagnac, en 1329. L’ascension des Rivière continue. En 1480, Bernard de Rivière, sénéchal d’Armagnac, est conseiller chambellan du roi Louis XI avant d’être nommé sénéchal de Toulouse. En 1579, Antoine de Rivière, vicomte de Labatut et baron d’Auriébat, devient le 37e sénéchal de Bigorre.

 

Le dernier vicomte de Labatut est Pierre Clair de Fondeville qui acheta, en 1776, à la princesse Anne Henriette de Rivière-Labatut, la seigneurie de Labatut et le château de Soubaignac. Élu maire de Tarbes, le 29 janvier 1790, devant Dominique François de Salles, il participa avec Bertrand Barère et le marquis de Gontaut au laborieux découpage du nouveau département. Il est le premier président des Hautes-Pyrénées. Il présida le Conseil général des Hautes-Pyrénées sous le Consulat, l’Empire et jusqu’à la Restauration de 1814. Il est décédé, à Labatut-Rivière, le 21 septembre 1828.

Les communautés religieuses en Rivière-Basse

Les ordres monastiques qui vont éclore, en Rivière-Basse, au XIe siècle, sont autonomes et dépendent de maisons “mères” parfois fort éloignées.

 

Ainsi, la plus ancienne est le prieuré de Sainte-Marie de Madiran, de l’ordre de Saint-Benoît, fondé vers 1030, par Garcie-Arnaud d’Astarac, comte de Bigorre. Ce prieuré fut remis par Pons, évêque de Tarbes, sous la tutelle de l’abbaye Saint-Pierre de Marcillac. La plus célèbre des maisons religieuses de Rivière-Basse, située près du confluent de l’Arros et du Bouès, est l’abbaye de la Casedieu, de l’ordre des Prémontrés, près de Laon. Édifiée sur une terre donnée par Pierre de Marsan, comte de Bigorre, en septembre 1135, elle prit le nom de “Gratiæ-Dei”, la Grâce de Dieu. Appelée "Casa-Dei" par le pape Célestin II pour la qualité d’accueil de son asile, elle relevait de la juridiction de Gascogne et fut placée sous le triple patronage des apôtres Pierre et Paul et du Saint-Siège. Ses bienfaiteurs furent les comtes d’Armagnac et de Pardiac. Le premier abbé était Bernard et le dernier sera N. De la Gorse, aumônier de la duchesse d’Orléans, en 1718. L’abbaye était riche. Quelle famille du comté d’Armagnac, du comté de Pardiac ou du nord du comté de Bigorre n’a pas fait donation d’un fonds à la Casedieu ? En 1324, la Casedieu patronne Saint-Laurent de la Devèze (Ladevèze-Rivière) et Saint-Pierre de la Devèze (Ladevèze-Ville). Autre maison de l’ordre de Saint-Benoît, l’abbaye Saint-Pierre de Tasque est fondée par Jean Ier, comte d’Armagnac, vers 1135.

 

À la cour majeure de Rivière-Basse, l’abbé de Tasque est le premier juge, le prieur de Madiran, le deuxième. À Maubourguet, le prieuré bénédictin de Saint-Martin de Celle, est fondé vers la fin du XIe siècle. Il est uni à l’évêché d’Alet, en Languedoc. Sur l’emplacement du moulin du quartier du “Faubourg”, l’hôpital Saint-Barthélémy de Maubourguet appartient à l’ordre du Temple. Le 13 octobre 1307, l’ordre est dissous et les biens de la communauté reversés aux moines hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem.