GOUDON : UNE TENTATIVE D'ASSASSINAT

 

Devenu Empereur des Français en 1804, la justice est exercée au nom de Napoléon Ier et non plus au nom du peuple comme c'était le cas sous la Révolution. Il suffit de parcourir l'introduction de l'ordonnance, du 15 décembre 1810, rendue par Jean Bernard Marie Figarol, Président de la cour de Justice criminelle du département des Hautes-Pyrénées, à Tarbes, pour mesurer le changement de régime :

 

«Napoléon, par la grâce de Dieu et pour les Constitutions, Empereur des Français, Roi d'Italie, protecteur de la Confédération du Rhin, médiateur de la confédération suisse, à tous présents et à venir salut». Deux hommes : Valentin Fillastre, meunier, et Jean Junca, brassier, tous les deux habitants de Goudon, sont «prévenus d'assassinat non consommé» et activement recherchés. Pour la loi, ils sont «contumax», c'est-à-dire ayant refusé de comparaître (1).

 

Le 4 décembre 1810, un procès-verbal de signification de cette ordonnance a été transmis, à leur domicile, par l'huissier Candebat, le brigadier Sabarros et les gendarmes Huquet et Roland, de Tournay. Le Président Figarol ordonne qu'il soit fait perquisition chez les accusés et que tout citoyen est tenu d'indiquer le lieu où ils se trouvent. Il rappelle qu'une ordonnance de prise de corps, à l'encontre de ces deux prévenus, a été rendue par le Directeur du Jury de l'arrondissement de Tarbes, le 30 novembre, qu'elle sera publiée à son de trompe et de caisse, dimanche 16 décembre 1810, dans la commune de Goudon, et affichée à la porte du domicile des introuvables Fillastre et Junca. M. Figarol demande, alors, à tous les huissiers et gendarmes de mettre l'ordonnance à exécution, aux Procureurs généraux et aux Procureurs près les tribunaux de première instance d'y tenir la main et à tous les commandants et officiers de la force publique de donner aide et main-forte - secours à la Justice - pour son exécution, lorsqu'ils seront légalement requis par le Procureur général et Impérial.

 

(1) Archives Départementales des H.P - Affaires criminelles - série U.

Costume judiciaire : robe composée d'un manteau noir (Tribunaux)

ou rouge (Cours d'Appel et Cassation) avec simarre noire, rabat blanc, épitoge rouge (ancien Chaperon) composé de la patte, bourrelet et cornette.