GIAT TARBES VIVRA

 

Jeudi 25 septembre 2003, les salariés du GIAT, consultés par l'Intersyndicale, ont décrété la poursuite de l'action sur des temps forts, en fonction du calendrier. La CGT s'inquiète pour le tissu industriel tarbais et haut-pyrénéen. Une action massive est envisagée à Tulle, sur les terres du Chef de l'Etat. Les élus ont demandé audience à la ministre de la Défense.

 

Vendredi 26 septembre, le rapport des experts montre que des pistes sérieuses existent pour 400 emplois. Le plan GIAT est qualifié "d'erreur stratégique, industrielle et sociale, voire suicidaire pour l'avenir du Groupe". Le maintien des Forges et de la MCO (Maintien en Conditions Opérationnelles) permettrait de sauvegarder 400 emplois sur le site, au lieu de 150 (MCO = 135 à 180, Pyro = 100 - prévus dans le plan GIAT 2006 - Forges = 60 à 65 et 50 en divers : Dual Tech prévu dans le plan).

 

Lundi 29 septembre, les Arsenalistes bloquent l'accès à l'usine. Les discussions se poursuivent à Paris, au sein du CCE et localement au sein du comité d'établissement extraordinaire.

 

Le 1er octobre, Pierre Fleury, directeur du Centre GIAT de Tarbes, fait le point sur le projet "GIAT 2006" et le déroulement de l'accord de méthode. Avec Henri Vervèche, le DRH, ils examinent les possibilités de reclassements locaux. Avec ou sans statut. Selon le ministère de la Défense, les objectifs sont inchangés : 3400 à 3500 suppressions de postes. Les organisations syndicales ont refusé d'aller plus avant dans la tenue du Comité central d'entreprise.

 

Lundi 6 octobre, 600 personnes, Arsenalistes, syndicalistes, élus et simples habitants de la Bigorre manifestent devant la Préfecture. Michèle Alliot-Marie conforte le plan Vigneron devant le maire de Tarbes et les parlementaires.

 

Jeudi 9 octobre, 3000 à 5000 salariés de GIAT défilent dans les rues de Tulle. La manifestation est lourde de symboles mais l'entrevue entre les représentants syndicaux et les émissaires de Michèle Alliot-Marie n'a abouti à rien. La ministre de la Défense a annoncé l'arrivée de la SAGEM à Tarbes avec la création possible de 300 emplois. Contre-feu ?

 

Mardi 14 octobre, les salariés du GIAT se sont rendus à la Direction départementale de l'Emploi, du Travail et de la Formation Professionnelle, afin d'interpeller tous les symboles de l'Etat. Il est prévu d'empêcher le Préfet d'inaugurer la foire PyrènExpo. De nombreux élus ont décidé de boycotter cette inauguration.

 

Jeudi 16 octobre, ouverture de l'entrée de l'avenue Alsace-Lorraine, symbole d'un dialogue que les salariés voudraient voir reprendre par la Direction. La porte "historique" est réouverte le temps de la manifestation.

 

Vendredi 17 octobre, calicot tricolore frappé du slogan "GIAT Tarbes vivra" au revers de la veste, le Préfet Bilaud a été accueilli de cette manière par les maires du département en congrés à la Foire-exposition de Tarbes. La Direction annonce que "les départs volontaires seraient acceptés durant toute la durée du plan".

 

Lundi 20 octobre, le tribunal de Versailles a entendu les salariés du GIAT qui manifestent devant le tribunal de Tarbes. En référé, il a ordonné à la direction de GIAT de "surseoir à l'affichage des postes supprimés" et "de surseoir à la mise en œuvre du plan de sauvegarde de l'emploi". Ce jugement regonfle le moral des Arsenalistes.

 

Mercredi 22 octobre, les Arsenalistes ont sorti des ateliers une tourelle de char Leclerc avant de la stationner sur le boulevard Renaudet où elle a bloqué la ciculation pendant une demi-heure avant de réintégrer l'atelier. Le directeur Fleury en est resté médusé. Les salariés veulent ainsi "montrer à tous que nous voulons sauver nos emplois et empêcher l'irréparable d'être commis".

 

Jeudi 23 octobre, le centre de Roanne veut assurer, seul, le MCO (Maintien en conditions opérationnelles). Refus énergique des trois députés des H.P : Chantal Robin-Rodrigo, Jean Glavany et Pierre Forgues qui demandent le maintien à Tarbes des tourelles du char Leclerc.

 

Lundi 27 octobre, clôture des discussions sur le volet industriel. La direction de GIAT a établi "un constat de carence" et estime que "le projet de restructuration industrielle est instruit". Les actions des Arsenalistes se radicalisent. Plus de 400 salariés se sont rassemblés devant la Préfecture. Ils ont enfoui un cercueil, symbole du plan Vigneron, sous des pavés prélevés rue de la Sède.

 

Le 4 novembre, les Arsenalistes ont chargé Gérard Trémège, président départemental de l'U.M.P, de transmettre des milliers de lettres au Président de la République. Pour la CGT, "le recours à un médiateur est, aujourd'hui, une urgence tant l'attitude de blocage de la Direction risque de mettre gravement en difficulté l'entreprise".

 

Le 5 novembre, Après Paris, Saint-Jean-de-Luz et Tulle, Carcassonne est la nouvelle cible des Arsenalistes. La cité médiévale est le siège du sommet franco-espagnol entre Jacques Chirac et José-Maria Aznar. 400 salariés de GIAT se sont invités au sommet. Le PDG est auditionné au Parlement par 5 parlementaires bigourdans (Chantal Robin-Rodrigo, Jean Glavany, Pierre Forgues, François Fortassin, Josette Durieu) et il leur déclare que le MCO du char Leclerc représenterait très peu d'heures de travail pour le Centre de Tarbes.

 

Le 14 novembre, les syndicats du GIAT dénoncent à la Direction du Travail les pressions qu'ils subissent.

 

Le 21 novembre, le référendum d'initiative civique lancé dans le département a recueilli 7761 signatures. Il s'agissait de se prononcer en faveur du plan Vigneron (86 réponses) ou pour la prise en compte des conclusions des experts (7761 suffrages). Les citoyens devaient déposer un bulletin dans des urnes placées dans les mairies, voire de poster leur réponse pour 1000 d'entre eux. Tous ces bulletins seront remis au Préfet le 26 novembre.

 

Le 9 décembre, le tribunal de grande instance de Versailles a renvoyé au 2 mars 2004 l'examen de l'assignation déposée par les syndicats de GIAT demandant l'annulation du projet de"GIAT 2006". 

 

Le 10 décembre, Georges Sarre, adjoint au maire de Paris, a organisé à l'Hôtel de Ville de la capitale, une journée consacrée à GIAT et au plan Vigneron.Y ont pris la parole : Gérard Trémège, maire de Tarbes, Chantal Robin-Rodrigo et Pierre Forgues, députés des H.P. Pierre Chiquet, ancien PDG de GIAT, s'est plaint à la tribune de n'avoir pas été écouté et qu'il avait, dès mars 2003, dénoncé le plan Vigneron. Pierre Forgues a rappelé que si la France voulait participer à la fabrication de l'armement terrestre européen, il lui fallait conserver ses pôles de fabrication et donc de conserver GIAT.

 

Le 15 décembre 2003, le commission culture du C.E de GIAT expose 12 panneaux de photos de tous les combats et temps forts menés par les salariés du Centre de Tarbes.